Un Palais d’épines et de roses – Sarah J. Maas

Date de publication : 2017
Date de lecture : Novembre 2018
Genre : High Fantasy, Young Adult
Nombre de pages : 521

En chassant dans les bois enneigés, Feyre voulait seulement nourrir sa famille. Mais elle a commis l’irréparable en tuant un Fae, et la voici emmenée de force à Prythian, royaume des immortels.
Là-bas, pourtant, sa prison est un palais magnifique et son geôlier n’a rien d’un monstre. Tamlin, un Grand Seigneur Fae, la traite comme une princesse.
Et quel est ce mal qui ronge le royaume et risque de s’étendre à celui des mortels ?

Pas lu.


Voilà un très bel univers, non sans rappeler le conte de La Belle et la Bête. On retrouve en effet une famille jadis fortunée, réduite à vivre dans une masure délabrée, aux dépens de Feyre, la cadette, qui subvient à leurs besoins en chassant. Elle tue un Immortel, puis Tamlin vient la chercher et l’emporte dans son Royaume. Il espère que son amour pourra rompre la Malédiction.
Mais… Belle était bien plus intéressante. Je n’aime pas du tout le personnage de Feyre. Dieu qu’elle est coconne ! Elle se met constamment en danger, fait les mauvais choix… Bref une plaie !
J’ai détesté toutes les longueurs à la Cour du Printemps. On aurait pu réduire les 521 pages de fait. L’histoire devient vraiment intéressante aux ¾ du livre, quand Feyre va sous la Montagne. Je rappelle que cette saga se targue d’être de la dark-fantasy et ne déploie ses armes qu’à ce moment-là, hélas… Mais une fois que je suis arrivée à cette séquence, je ne l’ai plus lâché. C’était gore et cruel, j’ai adoré. J’aurais aimé que ça le soit bien avant.
Aussi, pourquoi ne pas mettre de majuscule à ses créatures : nagas, attor, etc ? Je trouve que ce serait plus logique.
Bon, meilleur point du livre : son écriture, fluide avec des décors magnifiques. Ajoutons la créativité, tout un monde avec ses Immortels et ses Cours. C’est raffiné, plein de couleurs, d’originalité avec ce côté sombre que j’ai adoré. Quand Feyre évoque le Roi d’Hybern la 1ère fois, on apprend que ce dernier a bâti son trône avec les os de ses ennemis. Je me suis dit, super ! Puis la romance traîne en longueurs. Heureusement que ses épreuves Sous La Montagne pimentent le texte.
Une saga à lire absolument, même si l’héroïne laisse à désirer. Mon personnage préféré reste Rhysand, à voir pour la suite que j’ai commencée aussitôt.
Extraits
Ne regrettez jamais ce qui vous rend heureuse. »
« Mes genoux flageolèrent. Je savais que je ne pourrais échapper à mon sort ni par la ruse ni par la fuite, car la bête se tenait entre la porte et moi.
– Je vous en prie, faites-le dehors, chuchotai-je d’une voix tremblante. Pas… ici.
Ici, où les miens devraient laver mon sang, en admettant que la bête les épargne.
L’immortel éclata d’un rire mauvais.
– Te résignes-tu donc si facilement à ton sort ? Je le regardai sans répondre, déconcertée.
– Puisque tu as osé me dire où tu souhaitais mourir de ma main, je vais te révéler un secret, humaine : le royaume de Prythian a le droit de s’approprier ta vie comme il l’entend en échange de celle que tu as prise. En tant que représentant du royaume des immortels, je peux donc t’étriper comme un porc ou bien… t’emmener à Prythian, où tu resteras jusqu’à la fin de tes jours.
– Quoi ? m’exclamai-je, ahurie.
La bête répéta en détachant les mots comme si j’étais aussi stupide qu’un porc :
– Tu peux soit mourir cette nuit, soit offrir ta vie à Prythian en abandonnant le royaume des mortels pour aller vivre là-bas.
– Pars, Feyre, chuchota mon père. Pars pour Prythian.
– Vivre là-bas ? répondis-je sans un regard pour lui. À Prythian, les humains sont en danger de mort.
Je préférais encore mourir que de vivre dans la terreur de l’autre côté du mur, avant de connaître une fin encore plus atroce que sous les crocs de la bête.
– J’ai des terres là-bas, expliqua doucement le monstre. Je t’accorderai la permission d’y vivre.
– Pourquoi vous donner cette peine ? C’était sans doute une question stupide, mais c’était plus fort que moi.
– Vous avez tué mon ami, gronda l’immortel. Vous l’avez écorché pour vendre sa peau, vous avez déclaré qu’il méritait son sort, et maintenant, vous osez douter de ma générosité ?
– Vous n’étiez pas tenu de mentionner cette clause du Traité, observai-je.
Je m’approchai si près de lui que je sentis son souffle chaud sur mon visage.
Je savais les immortels incapables de mentir, sauf peut-être par omission. La bête gronda de nouveau.
– J’ai été stupide d’oublier la piètre opinion que les humains ont de nous, déclara-t-elle, les crocs à quelques centimètres de ma gorge. Ne savez-vous donc pas ce qu’est la pitié ? Afin que tout soit bien clair, vous avez le choix, jeune fille : vous pouvez venir vivre dans mon domaine à Prythian pour offrir votre vie en échange de celle du loup, ou bien sortir immédiatement d’ici pour finir taillée en pièces.
J’entendis mon père s’avancer en claudiquant, puis sentis sa main sur mon épaule.
– Je vous en conjure, monseigneur, dit-il à la bête. Feyre est la plus jeune de mes filles. Je vous implore de l’épargner. Elle est tout… elle est tout…
Ce qu’il avait voulu dire mourut sur ses lèvres quand la bête rugit de nouveau.
Mais ces quelques mots et l’effort qu’ils lui avaient coûté me firent l’effet d’un coup de poignard.
– Je vous en supplie, répéta-t-il en tremblant, recroquevillé sur lui-même.
– Silence ! tonna la créature et, aveuglée par la rage, je dus faire un violent effort sur moi-même pour ne pas lui plonger mon poignard dans l’œil.
Mais je savais qu’elle aurait refermé ses mâchoires sur ma gorge avant même que mon bras fût retombé. »