Oh, une « petite » série d’horreur made in Netflix. Je me demande si ça va être bien ou totalement raté… Non je plaisante. Vous avez vu ma note. C’est génial. Bon, c’est pas non plus « Altered Carbon » ; mais franchement cette série dépote.
Pourquoi, allez-vous me dire, alors que je suis d’ordinaire si dur à convaincre en terme d’horreur ? Parce que oui, je suis dur à convaincre. En même temps, c’est mon fond de commerce littéraire. Donc pour me foutre la trouille, faut quand même se lever de bonne heure (ou me montrer une araignée).
Et à ce titre… Hillhouse ne fait pas peur, non. À moins que vous n’ayez vous même un passif avec ce genre d’événements, il ne vous arrachera pas le moindre frisson.
Oui mais voilà. Cette série mérite son 9. Pour son ambiance, sa construction, sa narration. Parce qu’avant d’être une série « kifépeurlol », The Haunting of Hillhouse est avant tout un modèle de construction scénaristique.
La série se découpe en deux temps. Chacun des sept premiers épisodes va se concentrer sur un membre de la famille « maudite » avant d’entrer dans le vif du sujet.
En gros, va vous falloir sept putains d’heures avant de voir un « film d’horreur » (bien que quelques apparitions par-ci, par-là arrivent pour ne pas nous faire oublier qu’on est dans ce genre de série). Oui, c’est long. Oui, c’est bon !
Pourquoi c’est bon ? Parce que bordel de merde, c’est ce qui manque à la GRANDE majorité des œuvres similaires : on apprend à connaître nos personnages, à les apprécier, à les voir grandir. Donc quand il leur arrive les pires horreurs, notre empathie prend le dessus et on flippe pour eux.
Eh oui mes amis, c’est le principe même des mécaniques de la peur : soit on fait vivre des choses possibles (ou mieux, qui leur sont déjà arrivées) à ses spectateurs pour leur inspirer la peur. Soit on… donne de l’empathie pour mieux détruire des protagonistes. Et ce genre de choses touche plus de public. Indubitablement.
Et c’est sur ce côté justement que joue Hill House. C’est dur, c’est violent, c’est sombre. On nous rappelle très vite que personne n’est à l’abri, mais aussi que ce qu’on voit n’est pas forcément ce qui « est ».
En bref, cette série devrait servir de modèle à toutes les autres. C’est une vraie réussite sur de très nombreux points. À voir absolument.