Je suis bien incapable de mettre plus que la moyenne à « The Handmaid’s Tale », malgré toute ma bonne volonté. Non pas que ce soit une mauvaise série en soi, mais…
Soyons clairs : le rythme est trop lent. BEAUCOUP trop lent. À tel point que je pense qu’on aurait pu faire de toute cette première saison un seul film de 2h bien plus sympathique et agréable. Car oui, l’histoire est bonne. Enfin bonne… disons que la dystopie religieuse est sympa, que l’idée de mettre le Mâle au cœur du pouvoir et de rabaisser la femme à des fonctions reproductrices ou de maîtresse de maison sous de faux semblants de Droit Divin est sympa, que la révolution féminine est sympa… bref, tout est sympa. Sympa, mais lent et mal amené.
Nous sommes clairement sur une série qui joue grandement sur la stupidité de ses protagonistes (et du monde entier, d’ailleurs). J’ai un peu de mal à accepter pas mal de « bases » du scénario, à m’immerger complètement dans ces décisions totalement stupides… Bon, je vous préviens, il va y avoir du spoil !
Donc la série suit une Servante Écarlate, l’une des dernières femmes fertiles d’Amérique. Ces femmes sont battues et violées tous les mois par les chefs de l’organisation religieuse, réduites en esclavage et forcées a être fécondées si elles veulent vivre. Okay… Pas de soucis. J’accepte… NON ! Non, non et NON ! Déjà le plot de base est totalement ubuesque et incompréhensible !
Enfin, soyons sérieux deux minutes : à quel moment, dans un monde où une attaque chimique a rendu 95% des femmes stériles, on va abuser de ces femmes pour les forcer à procréer ; alors que la solution la plus simple serait… l’insémination artificielle ? Et même en cas de refus de cette méthode « peu religieuse », pourquoi ne pas étudier leurs cycles menstruels et périodes de fécondité avec des instruments technologiques dont TOUT LE MONDE se sert ? Merde quoi, ils ont des gynécologues, des outils, des tests de grossesse… Ils sont même capables de déterminer quelles femmes sont fertiles ou non, mais pas de faire une simple analyse sanguine ?! VOUS ÊTES SÉRIEUX ?!
Enfin merde, implanter un ovule fécond dans un utérus est un truc qu’on fait tous les jours ! Mais non, le monde est en danger, alors violons dans une pseudo cérémonie religieuse des femmes en espérant que ça marche ! Et si jamais elles se rebellent, mutilons-les jusqu’à les rendre folles ou les pousser au suicide !
Alors oui, vous allez me dire « oui mais les méchants ils sont méchants et fanatiques religieux alors ils font des trucs de méchants parce qu’ils ne pensent qu’a être méchants et à violer des femmes devant leurs propres femmes ». Okay… et à quel moment tu t’es dit que c’était logique ? Et à quel moment tu t’es dit « ça passe » ? Et à quel moment tous ces connards qui habitent ce monde se sont dit « okay, suivons-les ! Battons-nous et mourons pour eux ! » ?!
Parce que ça ne passe PAS DU TOUT. Au contraire, ça rend la base scénaristique tellement tirée par les cheveux qu’on peine à véritablement entrer dans le cœur de l’histoire. Je n’ai pas arrêté de me questionner sur « comment ça s’est passé, comment ils en sont arrivés là ? ». Et ces CONS nous ont pondu un épisode explicatif… encore une fois, NON ! Laissez-nous dans le flou, laissez-nous nous faire notre propre idée du passé pour mieux apprécier le reste, au lieu de nous sortir ce… truc totalement bidon ! J’aurais MILLE fois été plus happé par la série sans aucune justification, pour simplement me faire mes propres théories et trouver une réponse logique à tout ce merdier !
Non mais sans rire… Le pire dans tout ça, c’est que seule une partie de ce sombre passé est expliquée… et c’est la pire. Non parce que MOI, j’aurais bien aimé savoir comment une troupe de pouilleux ont réussi à vaincre les Marines et toute l’armée Américaine. Enfin merde quoi… les gars sont habillés comme la Division, avec des parkas et des bonnets… mais en mille fois moins badass ! Et ils sont parvenus à vaincre toute l’armée ? Sérieux ? Même avec toute mon imagination, je n’arrive tout simplement pas à comprendre pourquoi ou comment !
De même, à quel moment les gens n’ont pas commencé à se rebeller quand les premières décisions ou répressions dans le sang sont arrivés ? À quel moment les autres pays n’en ont pas profité pour attaquer les États-Unis ? Vous allez vraiment, VRAIMENT me faire gober que dans un contexte de guerre civile les terroristes du monde entier n’en auraient tout simplement pas profité ? Ou même les autres pays, qui auraient pu… je sais pas… offrir l’immunité aux femmes fécondes et à leur famille ?
Mais là, je ne me suis concentré que sur le background ; pas sur l’histoire même qui nous est narrée. Celle de l’héroïne. Cette femme brisée à qui on a volé son enfant et torturée, qu’on force à se faire violer…
Déjà, pourquoi dans le premier épisode on précise que c’est sa deuxième affectation ? Cela signifierait qu’elle a déjà eu un enfant pour un autre couple de dirigeants… sauf que non ? NON ?! Sérieusement ?! Alors pourquoi a-t-elle été changé d’affectation, quand on sait que si elle ne parvient pas à tomber enceinte elle sera mutilée ?! Putain de cohérence bafouée jusqu’au bout…
Vient ensuite le déroulé même de la série… En elle-même, la dystopie et l’histoire de l’héroïne m’a beaucoup fait penser à 1984 ; au niveau du rythme, de la rébellion, de l’impuissance de son personnage principal contre un système ultra-répressif et qui trouvera la force de se soulever malgré tout ce que cela implique…. Sauf que, devinez quoi ? NON ! Encore une fois, la série est tuée par son rythme. Rapidement, elle va essayer de rejoindre la résistance… et n’y parviendra jamais vraiment. Au contraire, elle se fera arrêter dans un twist de fin de saison totalement prévisible depuis quatre bons épisodes !
Concluons, voulez-vous ? Est-ce que The Handmaid’s Tale est une bonne série ? Non. Est-elle totalement à jeter ? Non plus. Visuellement très belle, avec un message très fort et une mise en scène parfois vraiment réussie, elle souffre surtout de son background et de sa lenteur. Je me pencherai tout de même sur la saison 2, histoire de voir si les choses vont dans le bon sens… Mais honnêtement, je ne m’attends pas a être surpris une seule seconde.