The Dead House – Dawn Kurtagich

The Dead House
Auteure : Dawn Kurtagich
Date de publication : 24 Février 2020
Genre/Thème : Fantastique, Drame, TDI, Sorcellerie
Nombre de pages : 464
Résumé :
Une vingtaine d’années s’est écoulée depuis que l’enfer s’est abattu sur le lycée Elmbridge, emportant la vie de trois élèves et laissant Carly Johnson portée disparue. La principale suspecte : Kaitlyn, « la fille de nulle part. » Le journal de Kaitlyn, découvert dans les ruines, révèle un esprit perturbé. Ses pages racontent une nouvelle version de l’histoire, bien plus sinistre et tragique, et la fille de nulle part se retrouve au centre de tout. Beaucoup disent qu’elle n’existe pas, et d’une certaine manière, c’est vrai – elle est l’alter ego de Carly Johnson.
Carly est là le jour, laissant place à Kaitlyn la nuit. Et c’est durant la nuit que le mystère de la Maison Morte se dévoile, fruit d’une magie sombre et dangereuse.
Le premier roman de Dawn Kurtagich est une chef d’œuvre d’angoisse qui réunit rapports de police, comptes rendus psychiatriques, retranscriptions vidéo et extraits du journal retrouvé.
L'avis de Misha

NOTE 10/10
Addictif et extrêmement palpitant !
L'avis de Farrel

NOTE -/10
…
Je brûlais d’écrire ma chronique juste après l’avoir fini ! Finalement, je la rédige le lendemain.
Attention, coup de cœur énorme ! Je ne connaissais pas Dawn Kurtagich et désormais, elle fait partie de mes chouchous. Sa plume est délicieuse. La partition de son texte, ses personnages très vivants et réfléchis, son scénario, finement abouti…
Mais trêve d’éloges, je vais tout de même parler du roman !
The Dead House met en scène une héroïne souffrant d’un TDI (Trouble Dissociatif de l’Identité) {ce que tout le monde confond d’office avec la schizophrénie !}. Carly vit le jour, elle incarne le meilleur des deux personnalités. Kaitlyn, son alter ego, vit la nuit. Toutes deux s’écrivent des petits mots car même si elles partagent le même corps, elles ne sont pas « intégrées » et de fait, chacune a ses propres pensées. Quand l’une veille, l’autre dort.
Seulement voilà, de la sorcellerie bretonne rentre dans l’équation. Quelqu’un arrache Carly pour ne laisser que Kaitlyn dans son corps. Un vide brutal et douloureux. Naidah, qui pratique cet art, va essayer de stopper leur ennemi et de ramener sa meilleure amie. Mais, frayer avec un Olen est loin d’être sans conséquences…
Le roman est assez singulier dans le sens où nous suivons l’histoire à travers des notes et des séquences vidéos. Les ¾ du temps, nous suivons le point de vue de Kaitlyn. Mais il arrive aussi qu’on suive d’autres protagonistes. Et tout du long, même à la fin, c’est à notre libre interprétation. Est-ce que Kaitlyn souffre réellement de psychose ou est-ce qu’une entité agit en ce monde ? Les preuves forment une concrétion étrange, où les deux vérités coexistent.
Il s’en dégage une poésie macabre, qui m’a beaucoup séduite. De par sa fragilité, ses cassures, sa sincérité ; Kaitlyn est un personnage auquel on s’attache forcément. J’ai trouvé tellement triste toutes les épreuves qu’elle endure… Une psy terriblement conne qui la drogue au point qu’elle sombre en état catatonique pendant plusieurs jours. Un mauvais diagnostic. Une petite sœur à qui on interdit de venir la voir pour la pousser à bout. Au point qu’elle s’éloigne petit à petit. Des médocs, toujours plus de médocs. Et même si tout ce qui se passe est soumis à interprétation, le fait est que c’est bien à cause du Dr Lansing qu’elle sombre. Le retour de kick m’a satisfaite…
Au début, Dead House est affilié à l’asile, puis à l’école, avant de figurer son propre esprit. Il y a tellement de détails, d’interprétations… Mais rien ne reste obscur, non c’est réellement une question d’appréciation personnelle. Pour ma part, je réfute l’hallucination collective et je penche pour l’existence de l’Olen. Après tout, Haji ne les connaissait pas, n’avait aucun lien avec eux et a vu les mêmes choses lors du 2ème « plongeon ». Bien évidemment, la caméra ne filme pas ces instants, car l’inactivité la met en veille. Ce pourquoi on peut douter comme croire du début à la fin. J’aime cette ambivalence. C’est superbement construit et j’avais deviné l’identité de l’Olen bien avant la fin. J’ai tendance à prêter attention aux petits détails. J’adore analyser, émettre des théories avant la conclusion d’une enquête. Et même si cette dernière se place en retrait par rapport à tout ce que vit Kaitlyn, elle a son importance puisqu’elle amène au dénouement, assez triste en vérité…
464 pages, lues en quelques jours. Et je me disais « Je vais être triste quand je l’aurai fini… » C’est le cas, car il m’a imprégnée, il s’est gravé en moi. Kaitlyn est entière. Et la voir dépérir à cause de sa surmédication m’a fait horriblement mal… Je voulais juste qu’elle ait droit à une fin heureuse… Mais hélas, cette histoire douce-amère fleure bon ce qui peut arriver à n’importe qui. Un trauma qui scinde une personne en deux ; ou pas, si l’on se réfère à la lettre d’anniversaire antérieure. Ou si, si les accusations envers la famille sont vraies. Mais je pense que non, elle vivait heureuse. Carly avait déjà son alter ego à la naissance, ce pour quoi ses parents lui conseillaient de ne pas en parler. Et il n’y a aucune preuve concrète concernant l’accident. J’aurais tendance à croire que le Viking est responsable et non Kaitlyn. Si elle voulait se débarrasser d’eux, elle l’aurait fait avant, certainement pas en risquant la vie d’un garçon qu’elle appréciait. D’autant qu’elle ne haïssait pas sa petite sœur, Jaime. Je n’imagine pas non plus de mauvais parents accepter que leur ado ramène un garçon et partager un concert tous ensemble. Non, au contraire, la présence de Jaime indique une certaine confiance. Des parents qui ont mauvaise conscience ne feraient jamais cela.
Quand les médocs dévastent Kaitlyn, elle s’exprime de manière incohérente. Et la rage que j’ai vouée au Dr Lansing n’a fait que croître pour exploser à la fin, soulagée par ce dénouement. Quand je pense que tout ce que Kaitlyn a enduré, c’est à cause de cette femme… Sans elle, elle aurait pu surmonter, elle aurait continué de vivre scindée sans faire chier personne et aurait peut-être même connu une forme de paix avec le temps. Mais non, il faut toujours qu’un connard de médecin pose sa science à deux sous, en se méprenant, créant des dégâts irrémédiables… L’exemple est flagrant en l’occurrence…
Donc oui, des émotions très violentes dans ce livre. Mais j’ai aimé sa franchise. Pas de faux-semblants, tout est authentique et vivant. Je crois que cette histoire me suivra de longues années, peut-être toujours. J’ai vécu un grand moment en compagnie d’une fille singulière que j’ai comprise dès la première page. Ne dites pas qu’elle est folle, elle est juste perdue à cause de ses cachetons…
Je vous souhaite une excellente lecture en remerciant les Éditions du Chat Noir pour leur traduction !
Pas lu.


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Extraits :
« Je suis prisonnière de ma propre peau. Mes os sont ma cage. Mais elle dit qu’elle a besoin de moi, que je la rends heureuse, et je sais que c’est la vérité. C’est la vérité pour elle comme pour moi. »
« Quand il n’est pas dans mon oreille, il reste quand même à proximité. Je ne le vois pas, mais je le sens. Je l’entends. Il aime respirer. Et il aime rire à mi-voix et son rire, je ne sais pas comment, il sent le moisi. Comme une serviette oubliée dans un sac de piscine. Et en même temps, elle est chaude, cette odeur. Comme des cendres fumantes. »
« J’ai peur. J’ai tellement peur.
Et je voudrais être lovée dans l’abri des mots qu’on me murmurerait à l’oreille, dans l’abri d’un souffle sur ma nuque… je voudrais que quelqu’un me dise que tout ira bien. Qu’on m’aime. Que je ne suis pas une erreur, un gâchis, un néant. Que je ne suis pas la Fille de la Nuit. Qu’une place m’attend dans la lumière.
Je voudrais que ce quelqu’un, ce soit Carly. »
« Voilà le bruit que font mes pensées.
Tu as déjà entendu du verre chanter ? C’est tellement beau. C’est délicat, c’est cristallin – c’est un son qui devrait être réservé aux endroits les plus heureux, aux gestes les plus amicaux.
Moi, j’entends du verre se fracasser… Non, pas du verre, en fait, c’est trop doux pour ça. L’équivalent caramélisé du verre… Ça ressemble plus à… un miroir. Un miroir qui se plie et qui casse, qui explose en un million de fragments acérés et qui continue à se casser encore et encore. »