Sword Art Online : Hollow Realization Deluxe Edition


Sword Art Online : Hollow Realization
Date de sortie : 24 Mai 2019
Développeur : Aquria
Format : Démat
Langue : Français
Support : Switch
L'avis de Farrel

6/10
Un potentiel incroyable gâché par des lacunes impardonnables.
L'avis de Misha

NOTE/10
…
Introduction :
J’ai toujours eu une relation compliquée avec l’univers de SAO. Passive-agressive, amour-haine, sadomasochiste… Appelez ça comme vous voulez, mais cet anime est tout à la fois l’un de ceux qui m’ont le plus marqué, et que je hais le plus. En cause, une première partie de saison 1 totalement incroyable… et un reste entre le harem et le fan service.
De fait, à la sortie de chaque jeu je suis quelque peu… dubitatif. Oui, c’est le mot. D’un côté, je ne peux m’empêcher de me dire « L’univers est sympa. En plus c’est un J-RPG, en français. Et puis, c’est Namco Bandai derrière, donc ça ne peut pas être mauvais ».
Que d’erreurs dans un simple postulat… Soyons clairs une fois pour toutes : Namco Bandai est l’une des boîtes qui vieillit le moins bien de l’histoire du jeu-vidéo. Au lieu de se transformer en millésime en apprenant de ses erreurs, elle se putréfie jusqu’à devenir un vinaigre acide et immonde. Et je n’aurais pas meilleur exemple que ce Sword Art Online : Hollow Realization Définitive Edition pour le prouver.
Graphisme :
C’est… moyen. Même pour de la Switch. Surtout pour de la Switch. Si les environnements peuvent être assez vastes et, ma fois, relativement jolis, si le design des protagonistes et des armures est assez sympathique ; on gardera toujours ce sentiment que « quelque chose cloche ». Et quoi, me demanderez-vous ? Oh ça… on pourrait en parler des heures.
Mais succinctement, on citera un clipping omniprésent pour l’ensemble des éléments, que ce soit décors ou personnages. Constat présent dans 90% des jeux de la firme, oui, mais ici à un niveau gênant. Parce que lorsque vous allez chercher pendant 20 minutes un compagnon sur la place de la ville, avec qui vous devez absolument parler, mais que ce dernier n’apparaît pas parce que vous n’êtes pas littéralement collé dessus, je peux vous dire que vous allez rager.
On enchaînera sur un aliasing qui pique, des textures parfois baveuses, des environnements souvent très, très vides… Et surtout, comble de la flemme, l’absence totale de « vie » dans les dialogues et les animations.
Qu’on soit clairs, je n’ai rien contre les Visual Novel. Tout au contraire. Mais là, je joue à un RPG. Donc m’imposer une « cinématique » qui consiste à… me montrer une image fixe et des fondus au noir pour éviter de me montrer l’action… c’est scandaleux.
Eh oui. C’est ce genre de jeux où vous allez lever les yeux au ciel quand, lors d’une scène importante, un personnage dira « Attention, un monstre » – fondu au noir avec des bruits de combat – « Pfiou, c’était un combat épique ». Oui, ce genre de jeux qui fera des économies de bouts de chandelle en sacrifiant pratiquement totalement la mise en scène au profit de dialogues insipides sur fond de gif (oui, de gifs. Une image fixe ou seuls les yeux ou les lèvres bougent littéralement sur 2 images).
Après c’est SAO… Donc les dessins sont jolis. Oui, c’est une maigre compensation… mais bon. On trouve le bonheur là où on peut, hein.
Côté Level-Design, je n’ajouterai pas de section spécifique… puisqu’il n’y en a pas. Aucune originalité dans les environnements, aucun sens de l’esthétique de gameplay, rien. Juste des seins différents sur des environnements vides à souhait.
Bande-Son :
C’est… encore une fois, bien trop moyen. Que ce soit les musiques très convenues, sans inspiration, qui semblent tout droit sorties d’une banque d’ost sobrement nommée « musique_rpg », ou les bruitages clairement repompés sur l’ensemble des autres jeux de la firme, on est vraiment sur une absence totale de prise de risques ou de tentative d’originalité. Oui, ce n’est pas mauvais… mais ce n’est pas bon non plus.
Niveau doublage, le japonais est imposé. Perso, ça ne me dérange pas, j’ai tendance à faire tous mes rpgs de la sorte. Mais par contre… pour votre personnage principal – et on y reviendra – on aura le choix entre la voix de Kirito et… désactiver les doublages. Oui. Vous jouez une fille ? Bah elle sera muette ou gender fluid. À vous de choisir.
Sinon ? Ce sont des voix originales de l’anime. Heureusement, me direz-vous, vu qu’ils ont les droits. Mais les acteurs sont visiblement au bout de leur vie, rincés jusqu’à la moelle de toujours sortir les mêmes répliques insipides en boucle.
Scénario :
Que c’est con…
Aheum. Pardon. Si vous recherchez la profondeur scénaristique dans un RPG, passez votre chemin. Ici, on vous propose de jouer à SAO, soit les origines de SAO. Oui oui. En gros, la map qu’on connaît tous… mais pas dans les airs. C’est un nouveau MMO, oui. Eh oui, même dans la diégèse du jeu, les compagnies de jeux-vidéo sont des fumistes flegmatiques qui n’hésitent pas à repomper tout le code d’un autre jeu et de le vendre l’année suivante à prix fort.
Je serais taquin, j’y verrais l’allégorie assez cynique des pratiques de Namco Bandai.
Le jeu s’ouvre donc sur une création de personnage. Et j’ai trouvé l’idée cool. Je me suis dit « Ah, enfin ! On va pouvoir faire son personnage, découvrir d’un regard neuf l’univers de SAO, peut-être rencontrer les protagonistes et se lier d’amitié avec eux au fur et à mesure que… » Ah bah non, en fait. C’est bien simple, le personnage principal de ce jeu, c’est Kirito. Et vous allez contrôler Kirito dans les dialogues, les cinématiques, bref l’histoire principale du jeu. Votre avatar ? Vous le jouerez uniquement pendant les phases de « vrai » jeu. Sinon, il n’existe pas. Tout simplement.
Et ce n’est pas juste ubuesque. C’est un scandale. Surtout si vous voulez un avatar féminin puisque, comme dit plus haut, vous aurez le choix entre la voix de Kirito et… rien.
Une fois cette (lourde) déception passée, le jeu nous jette directement dans un tuto imbuvable et incompréhensible pour nous enseigner d’une manière inutilement complexe des mécaniques d’une simplicité extrême. Puis le « scénario » arrive…
Et Dieu que c’est con. Mais que c’est nul. Mais quelle horreur. Votre équipe de scénaristes était défoncée à la colle ? Je l’espère, sinon c’est du sabotage pur et simple.
Pour résumer, Kirito et ses amis vont faire la rencontre d’un PNJ (comme c’est original) qui n’a aucune stat. Logique, se dit Kirito, après tout, ce n’est encore que la BETA. Donc, comme tout joueur de MMO qui se respecte, il va contacter les admins afin que le bug soit corrigé… ah non, c’est vrai. C’est SAO. Donc, comme tout héros de manga un peu débile, il va essayer d’aider un PNJ buggé à devenir un vrai PNJ. Et ses amis vont faire de même. Parce que… le ciel est bleu, les oiseaux chantent, SAO a vraiment un scénario à la con.
Mais le pire… le pire… c’est que les incohérences se multiplient sans cesse. Kirito s’étonne dès le début que ce PNJ n’ait pas de personnalité, ni de quête scénarisée « comme c’est censé être le cas ». Mais les gars… je joue dans le MMO… et AUCUN pnj n’a de personnalité ni de quête scénarisée ! Comment voulez que je m’implique, si vous n’êtes pas foutus de faire face à vos propres incohérences ?
Alors on va de quêtes stupides en gifs insipides, pour mieux découvrir que… oh surprise… ce pnj était important en fait. Et je ne spoilerai pas, parce que je m’en fous. C’est vraiment à chier. Tout simplement.
Pour le reste… eh bien y’a rien. De rien. Les quêtes annexes sont des demandes affichées sur un tableau en ville, vos compagnons sont débiles mais il est possible, vu que c’est un jeu SAO, de trancher n’importe quelle gourdasse en armure ras la salle de jeu, le fan service n’est pas omniprésent mais la seule possibilité de pouvoir – littéralement – coucher avec tous les personnages féminins alors que, dès le départ, on insiste sur la relation amoureuse entre Kirito et Asuna me dérange.
Parce que oui, vous pouvez coucher avec n’importe qui. Il faudra monter vos jauges d’affection au max, puis porter la donzelle dans vos bras et l’amener directement dans votre chambre… où des conversations sur l’oreiller pourront se déclencher. Oui, même la sœur de Kirito. Mais ça va, c’est sa sœur adoptive…
Yamete Kudasai, onii-chan.
Heureusement, ça ne va pas plus loin et rien n’est jamais explicite. Mais quand même, c’est très, TRÈS limite.
Gameplay :
Au moins un point positif dans ce jeu… ou presque. Oui, j’ai aimé mon expérience Sword Art Online : Hollow Realization. Pourquoi ? Parce que les sensations du MMO sont bien là. Pas totalement présentes, et elles nous feront généralement regretter que Namco Bandai n’ait pas décidé d’investir sur un VRAI MMO, mais le jeu est plaisant. Fluide et dynamique, il apporte un bon côté stratégique pour se défaire des ennemis les plus coriaces. Ainsi, se constituer une équipe de Waifu diversifiée sera enfin utile. Avoir un tank, un healer, un buffer et un DPS n’a jamais été aussi plaisant dans un jeu à licence SAO.
Cerise sur le gâteau, on pourra choisir son rôle et stuffer son personnage en conséquence. Les Maps sont linéaires mais assez vastes pour ne pas s’ennuyer, pas mal d’événements aléatoires viendront ponctuer vos visites des Maps, vous permettant d’obtenir du loot encore plus sympa… et souvent d’autres « joueurs » seront présents sur les cartes, bâchant du mob et complétant des quêtes. C’est vivant et très sympa à jouer.
Mais par contre… vous auriez pas pu faire un effort côté explications ? Tout est inutilement complexe, les menus imbuvables, les didacticiels capillotractés. Il m’est arrivé plus d’une fois de devoir ouvrir une soluce pour comprendre comment fonctionnait réellement telle ou telle mécanique (comme les quêtes de maîtrise).
Conclusion :
Un point au-dessus de la moyenne pour un jeu au mieux moyen, bien que très fun. Les sensations du MMO sont là, sans le côté vivant de partager l’aventure avec d’autres joueurs. Et, étrangement, dans un jeu comme celui-ci, le scénario est réellement une horreur qui viendra gâcher votre plaisir de jeu. J’aurais préféré qu’on me laisse découvrir le MMO et son univers, avec un personnage personnel, plutôt que de suivre une nouvelle aventure débile de Kirito et de son harem.
Pas fait.


On aime
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Un gameplay fun et fluide
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Un univers sympathique
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Des zones assez vastes
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On aime moins
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Techniquement dépassé
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Un level-design inexistant
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Un scénario abscons
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Une personnalisation inutile
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Des cinématiques flemmardes
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Une B.O. insipide