Salt & Sanctuary

Salt & Sanctuary
Date de sortie : 15 mars 2016
Date du test : Septembre 2018
Langue : Français
Plateforme : PC
Genre : Die & retry

Après le naufrage de son navire, un marin se retrouve sur une étrange île, propulsé au milieu d’une guerre séculaire.


Introduction :
Bon. Je voulais un Métroidvania. Et un bon, si possible. Pourquoi ? Parce que j’adore ça. Tout simplement. Je me suis donc dit que j’allais farfouiller le Net (ndlr : Steam) en quête d’un petit truc sympa, histoire de passer un bon moment à explorer un immense château en faisant 17 000 allers-retours pour débloquer de nouveaux pouvoirs, de nouvelles zones, etc…
Mais non. C’est quand même vachement dur à trouver, des Métroidvania. Et quand je dis « vachement dur », je veux dire « pratiquement impossible ». Non mais sans rire, y’a que Konami pour arriver à reproduire à la perfection cette ambiance gothique ? Personne n’a jamais tenté l’expérience avec brio ? Genre, VRAIMENT ?!
Donc bon… je me suis rabattu sur Salt & Sanctuary en désespoir de cause. Parce qu’il est considéré comme l’enfant bâtard entre Calstevania et Dark Souls. Et comme j’adore les deux séries, je me suis dit « pourquoi pas ? ».
Et donc au final, il donne quoi ce petit jeu indé ?
Graphismes :
Si les personnages sont un échec cuisant, force est de constater que les décors sont très beaux. Le côté 2D fait ressortir pas mal d’éléments de décors, les monstres sont fous, les boss impressionnants. L’ambiance est sinistre, et la colorimétrie totalement abusée. Pourquoi ? Parce que le jeu est sombre, tout en teintes de sépia et de gris… sauf certaines zones, dont les sanctuaires, qui pétaradent de couleurs. Et plus on s’enfonce dans les entrailles du jeu, plus cette césure est visible, impressionnante. Grande réussite à ce niveau-là, j’ai été conquis.
Cependant et comme dit ci-dessus, le design global des protagonistes est… immonde. Au bas mot. Je ne supporte pas ce type de dessins, donc pour la première fois de ma vie j’ai été heureux d’enfiler un casque afin de cacher la sale trogne de mon héros. C’est dire !
Bande-son :
Tout comme pour le côté graphique, les musiques explosent tantôt entre des rythmes métal très puissants et des thèmes plus sombres, calmes, inquiétants. Certaines s’offrent des cœurs du plus bel effet, dans la directe ligne des OSTs des Dark Souls.
Et non seulement elles servent l’ambiance et la progression ; mais en plus elles se payent le luxe de déchirer la paroi rectale avec un scalpel. C’est bon, c’est excellent même, et c’est parti directement dans ma playlist.
Scénario :
Euh… J’ai eu tout et son contraire, et je suis mitigé au point que ma note reflète essentiellement cette partie, pourtant indispensable dans ce type de jeu. Comment dire… ? Oui, c’est sympa. Un monde pris dans une guerre éternelle, votre bateau – le dernier espoir de l’humanité – s’échoue et la princesse est portée disparue. Vous allez alors devoir explorer une île étrange et mystérieuse, emplie de monstres et de cadavres, dans l’espoir de la retrouver et d’enfin pouvoir sauver le monde et mettre fin à cette guerre.
Non, c’est cool. Vraiment. D’autant plus que les PNJs sont vraiment là pour intensifier le lore avec des questions très pertinentes, ou avec des éléments scénaristiques plus profonds. On ne fait pas « que » basher du mob, on apprend à découvrir cet endroit étrange et glauque, et chaque découverte apporte son lot supplémentaire de questions…
Oui. Mais…
Alerte SPOIL !
La fin du jeu est… décevante. Non mais sans déconner, c’est quoi cette fin de merde ? J’ai pas pleuré du sang pendant près de 10h pour rien ! Je veux une fin ! Une vraie fin ! Elle est où, la princesse ? On fait quoi après ? Est-ce que le monde est sauvé ? Où est l’île ? Ou sont tous les PNJs qui y vivaient ? Qui était ce Roi étrange à l’origine de tout ce bordel ?
Mais putain… le jeu nous assaille de questions, et ne répond à pratiquement aucune. Même le dernier Boss n’arrive pas à nous donner des éléments suffisants… Alors quoi ? Bats les couilles du Scénar ?! Et le pire dans cet enfumage, c’est que je me suis retapé le jeu en NG+ AVEC SOLUCE pour être sûr d’avoir la « bonne fin », persuadé que j’étais passé à côté de plein de choses qui m’empêchaient d’avoir accès au véritable dénouement…
Bah non. Elle est encore plus pourrie que la première… Extrêmement déçu.
Gameplay :
Super, c’est Castlevania qui a forniqué avec Dark Souls ! Non, mais… vraiment. Tous les mécanismes de DS sont là. Les âmes sont remplacées par du Sel, mais le principe est le même : vous l’utilisez pour gagner des niveaux et forger vos armes ; et si vous mourez, vous devez revenir sur le lieu de votre mort pour le récupérer.
Les classes de persos sont les mêmes, les ennemis se ressemblent beaucoup (surtout dans leur paterne), et même le mécanisme des combats a été allègrement pompé sur la série précitée. Personnellement, ça ne m’a pas dérangé outre mesure. J’ai bouffé tous les Souls et Bloodborne. J’ai adoré ça (je dois être masochiste). Donc retrouver un gameplay similaire mais en 2D, j’étais GRAVE preneur.
Et le côté Métroidvania, alors ? Eh bien tout simplement après les étapes « clefs » du scénario, des PNJS vont vous marquer au fer rouge, vous offrant ainsi de nouveaux pouvoirs qui vont vous permettre de débloquer d’autres zones et de découvrir des secrets. Le jeu est donc un open world en 2D, où vous allez faire des allers/retours avec vos pouvoirs pour aller plus loin.
Quelques zones secrètes optionnelles, des raccourcis à débloquer et, surtout, pas de carte. Vous avez intérêt à avoir un putain de sens de l’observation et de l’orientation si vous escomptez en sortir !
Oui mais, qu’est-ce que j’en pense au final ? Que c’est juste… excellent. Mais genre, vraiment. On refait le jeu, encore et encore, en boucle, dans l’espoir de pouvoir poutrer ce putain de boss jugé invincible et contre lequel on est censé mourir pour avancer… On essaie des strats différentes, des chemins différents, on continue, et on en redemande.
Conclusion :
Internet m’avait dit que Salt & Sanctuary, c’était l’enfant bâtard de Dark Souls et de Castlevania. Je ne fais pas confiance à Internet. Mais pour le coup… bah c’est vrai.
Salt & Sanctuary est plus qu’un jeu indé, c’est un excellent titre qui mériterait sa place au catalogue des consoles next gen, d’avoir une sortie boîte, et un succès retentissant. J’espère vraiment que l’équipe de dévs aux manettes de ce chef-d’œuvre va réitérer, en corrigeant les deux/trois petites choses qui lui font manquer (de peu) le 10/10.


Pas fait.