Rouille – Floriane Soulas

Rouille
Auteure : Floriane Soulas
Date de publication : 16 Mai 2018
Date de lecture : Octobre 2019
Genre/Thème : Steampunk, Enquête, Maison close, Drogue
Nombre de pages : 384

Paris, 1897. Les plus grandes puissances européennes se sont lancées à l’assaut de la Lune et de nouveaux matériaux découverts sur le satellite envahissent peu à peu la Terre.
Ces grandes avancées scientifiques révolutionnent l’industrie et la médecine, mais pas pour tout le monde. Et dans les faubourgs, loin de l’hyper-centre protégé par le dôme sous lequel vivent les puissants, le petit peuple de Paris survit tant bien que mal.
Violante est une prostituée sans mémoire, ignorant jusqu’à son âge réel. Dans un monde où son désir de vérité passe après celui de ses clients et de ses patrons, la jeune fille tente de retrouver la trace de ses origines perdues.
Alors qu’une vague de meurtres particulièrement horribles ensanglante la capitale, Satine, son amie et seul soutien, disparaît dans d’étranges circonstances. Violante, elle, se voit offrir une porte de sortie à ce demi-monde violent qui la retient prisonnière, mais décide malgré tout de prendre part aux investigations.

Pas lu.


J’ai découvert l’auteure avec « Les Noces de la Renarde » que j’ai chroniqué précédemment. Cette fois, elle nous plonge dans un Paris victorien steampunk du plus bel effet. J’ai adoré les idées mises en place, l’évolution de la mécanique et de la technologie, l’architecture en vogue…
Je l’ai préféré à son successeur (Oui, « Les Noces de la Renarde » est sorti après). Le sujet est mieux maîtrisé. Mais… la fin est un peu brouillonne. Trop de combats, d’informations jetées sur le tas. Quelques incohérences. Au début, Violante a les yeux chocolat, puis gris, puis de nouveau chocolat. Sa relation avec Armand la dégoûte à un certain moment, sauf que c’est avant qu’elle ne recueille les grosses révélations. Alors qu’au début de leur liaison, ça ne la dérangeait pas plus que ça. Et la rouille ne l’a pas éclairée sur ce sujet, bien que ce soit son rôle…
Le jeu de mot avec le prénom est amusant. L’héroïne donc, est une prostituée qui travaille aux Jardins Mécaniques, un bordel géré par Madeleine, et Léon qui ramène ses filles dans ce lupanar. Encore un point de détail : le médecin les ausculte une fois par mois pour vérifier qu’il n’y ait ni maladie vénérienne ni grossesse. Je trouve ça un peu… réducteur. Il suffit d’un client atteint pour que la maladie se développe et contamine ceux qui sont sains… Elle n’attendra pas un mois pour ronger les visiteurs. À aucun moment les filles ne prennent de contraceptif, or c’est un peu la base dans ce métier.
Je ferme la parenthèse. Léon donc, l’a trouvée il y a 3 ans, amnésique et quasiment morte. Il l’a placée dans son lupanar en inventant une histoire, une identité pour qu’elle aguiche les clients. Connue sous le nom de Duchesse qui serait prétendument née entre un ministre en voyage et une catin d’ici, elle aurait reçu une bonne éducation… Oui ça ne colle pas. Oublions.
Bon, j’admets qu’il y a beaucoup d’incohérences et que Violante est d’une idiotie sans pareille. Elle va dehors en sachant que ses collègues se font mutiler, énuclées, que tout le monde meurt… Mais elle s’en carre et devient même violente (jeu de mot haha) quand on l’en empêche. C’est le genre d’idiote qui gâche un peu l’univers. Pas la moindre sympathie pour elle.
Ne vous attendez pas à des scènes de cul en masse. Elle termine une passe dans les premières pages, ensuite c’est à peine abordé. Il n’y a qu’une scène avec Armand qui est vraiment implantée dans le texte. Pas gênant pour autant tant qu’il y a du scénario. Mais il pêche un peu. J’ai eu l’impression que l’auteure a essayé de joindre les morceaux à la va-vite quand on apprend qui est Armand en vérité.
L’ambiance était tout de même très sympathique. J’ai passé un bon moment.
Extraits
« – Vous avez bien de la chance d’être ici, vous savez, Duchesse. Je n’ose même pas imaginer ce qui pourrait vous arriver dehors, dit-il en s’asseyant près d’elle, une main caressant ses longs cheveux soyeux.
– Que pourrait-il m’arriver ? Vous me protégeriez, vous et vos agents, murmura Duchesse d’une voix enjôleuse.
– Ah ! ma douce, si vous saviez tout ce qui se passe hors de ces murs. Toute la fange et l’horreur que je vois quotidiennement. Les meurtres, le sang, les drogues. »
« Elle avait senti au cours de la nuit qu’il possédait une force peu commune, la soulevant avec la seule puissance de ce bras, et elle comprenait maintenant pourquoi. L’articulation du coude était remplacée par un mécanisme d’acier et de cuivre. De fins tuyaux s’en échappaient, à l’intérieur desquels circulait un liquide brillant. Elle haussa les sourcils, incapable de distinguer où commençait la chair et où se terminait le métal, comme si les deux éléments avaient fusionné pour créer un nouveau tissu vivant. »