J’aime bien le format novella, j’en écris moi-même. Mais pour le coup, je crois que ça aurait mérité plus de pages pour une meilleure immersion. Le rythme est d’abord très lent, on implante les personnages avec quantités d’anecdotes, pas toujours utiles. Une novella ne peut se permettre d’induire des scènes anodines, elle va droit au but, sans fioritures, avec le nécessaire pour en faire une bonne histoire.
Oui mais voilà, les idées ont beau être là, il y a pas mal d’incohérences… Attention je vais spoiler et choquer. Mais vous le savez déjà, cette histoire se destine à un public averti.
Lorsque Corinne arrive chez ses parents, elle trouve bizarre que sa mère prépare autant à manger, car après tout ils ne sont que deux. Cet indice doublé de la disparition soudaine de sa cadette, de Martial qui appelle son papy papa puis son dégoût quand son père la touche… Justement je rebondis dessus. À la fin, elle avoue qu’elle n’avait jamais imaginé que ses parents fassent ce genre de choses, alors pourquoi ce dégoût ?
Point le plus illogique : sa sœur séquestrée a composé un petit poème dans son sous-sol. Pourquoi les parents l’auraient exposé à la vue de tous, surtout avec un tel contenu ?
Pourquoi conserver les fœtus morts de sa fille dans un frigo ? C’est plutôt les mères instables qui font cela, pas les grands-parents.
Si Hugo a un comportement à l’école qui laisse à désirer, elle n’attendrait pas autant d’années avant de le signaler, foi de Maman qui vit avec un enfant TDAH.
L’horreur ne me gêne pas, mais pour le coup, j’ai trouvé que ce n’était pas justifié. Très capillotracté sur toute la ligne. J’ai eu le sentiment que l’auteur voulait placer toutes ses idées, mais que le scénario lui échappait. Et c’est dommage parce que le vocabulaire est là, la plume est assez bonne, ça se lit très vite.
Bref, déçue, un roman aurait été plus appréciable, avec une profondeur psychologique plus poussée. Parce que bon, la tricophagie, j’ai trouvé ça intéressant, mais au final on ne sait rien. Pas plus que les origines de leurs déviances.