Outward

Date de sortie : 26 Mars 2019

Date du test : Avril 2019

Langue : Français

Plate-forme : Ps4

Genre : A-RPG / Survie

   Après le naufrage de votre navire, vous devez explorer un monde hostile et dangereux dans le but de rembourser une dette vieille de plusieurs générations.

   Seul et isolé, vous devrez écrire votre propre histoire.

10/10

   Introduction :

   Alors. Par où commencer ? Je dois dire que, jusqu’à il n’y a pas 5 minutes, je croyais dur comme fer que Outward était un jeu de Pyrahna Bites. Mais, ben… non. Viendrais-je de découvrir un studio du même acabit ? On dirait bien.

   OutWard se présente donc lui-même comme un RPG/Survie multijoueur. Que du bon, on dirait. Mais qu’en est-il réellement ?

   Eh bien disons que…

   Graphismes :

   C’EST MOCHE.

Visuellement, le jeu a bien 20 ans de retard. En le regardant, on a du mal à se dire qu’il est sorti 12 ans APRÈS Mass Effect.

   La modélisation des personnages me fait diablement penser à… Mount & Blade. C’est cubique, dégueulasse, à gerber. Le moindre protagoniste a l’air d’avoir eu la gueule défoncée à coup de masse et avoir été reconstruit par un Picasso sous acide. Heureusement qu’on peut mettre des casques !

   En revanche, les environnements s’en sortent bien mieux.

   Avec les honneurs même, sans pour autant casser trois pattes à un canard.

   Pourtant, la profondeur de champ affichée et le détail de certaines textures ; tout comme la différence de visuel et la profusion de décors, rendent vraiment le tout très vivant, puissant, immense, écrasant.

   Graphiquement donc, un jeu en réel demi-teinte.

   Bande-Son :

   Les OSTs signées Jean-Francois Racine sont simplement magnifiques. Certaines compos sont entrées directement dans mon top, dès leur première écoute, et ne quittent plus ma playlist. C’est notamment le cas du thème principal, que je vous partage avec plaisir :

   Pour le reste, l’ambiance sonore est clairement à la ramasse. Les bruitages se déclenchent une fois sur trois, on peut courir dans de la flotte, sur du sable ou du gravier sans que cela ne change le son produit par vos pas. Très cool quand on joue « infiltration », n’est-ce pas ?

   Le soft se targue de doublages français. C’est cool également… si les doubleurs n’étaient pas tant à la ramasse. J’ai déjà vu des webséries qui s’en sortaient mieux…

   Donc encore une fois, un jugement en demi-teinte.

   Scénario :

   Hum… y’en a vraiment un ? Bon, cette fois je suis clairement mauvaise langue. Le scénario est décrit en trente seconde et sert plus de prétexte au jeu en lui-même. On retrouve quelques quêtes annexes, un système de faction faisant diablement penser à celui des Gothics et… c’est tout.

   Alors quand on sait que le jeu est un RPG… bah force est de constater qu’on s’en fout royalement.

   Car là où Outward brille par son intelligence, c’est qu’il n’a à aucun moment la prétention de nous narrer l’histoire épique d’un héros, non. Outward est un journal. Celui d’une personne lambda, un simple pêcheur, qui n’a rien de particulier. Ce n’est pas un héros, ni un demi-dieu, ni l’héritier de je-ne-sais-quelle-connerie. Vous êtes juste… un mec banal.

   Donc forcément, le scénario est inexistant, puisque c’est avant tout le vôtre qu’il va falloir écrire. Pas de réelle trame scénaristique. Et il n’y en a pas besoin. Seul un background, un lore assez riche, qu’on prend plaisir à découvrir petit à petit au gré de nos expéditions, sans qu’il n’y ait pour autant la moindre explication longue et chiante. 

   Gameplay :

   Le Gameplay, plus important que les graphismes et le scénario ? On dirait qu’une fois encore, la preuve est là.

   OutWard est une merveille d’intelligence et de complexité. Pour la faire courte, imaginez qu’il est l’enfant bâtard entre Dark Soul et Gothic ; mais mariné de Survie.

   En gros, vous êtes libre d’aller où vous voulez, de résoudre les quêtes que vous voulez, sans réelle contrainte… sinon la difficulté.

   Chacune de vos actions, chacun de vos choix, a une réelle conséquence. Vous avez acheté un joli pied-à-terre dans un village sympathique et y stockez vos items ? Cool. Une quête vous demande de repousser des pillards mais vous échouez ? Pas de chance, le village brûle. Votre maison avec, et vos objets sont pillés.

   Vous souhaitez plutôt partir explorer l’immense monde qui vous entoure ? Très bien. N’oubliez pas votre sac, lanterne, gourde, et rations… et préparez-vous à souffrir.

   Car Outward, c’est un peu une simulation d’exploration. Il va falloir manger et boire régulièrement, mais pas avant d’avoir fait bouillir votre eau ou cuire vos aliments. Il va falloir avoir une sacrée dose de bandages, car la moindre petite blessure peut littéralement vous vider de votre sang et vous voir mourir… ou s’infecter pour mieux vous laisser crever d’une maladie, si vous n’avez pas de remède à disposition.

   Pis encore, votre vie max et votre endurance vont se réduire à mesure que le temps passe. Il va donc falloir s’équiper d’un sac de couchage, d’une tente… et être prêt.

   Chaque excursion est ici stressante au possible. Et vous risquez de ne jamais en revenir…

   Soyons clairs : vous ne passerez pas le premier hiver. Ainsi, par la suite, dès que les premières neiges commencent à tomber, le stress se fait d’autant plus ressentir.

   Fini les explorations libres. Vous allez devoir changer d’équipement ou préparer des potions de résistance au froid, des tisanes, manger des insectes… Les animaux sauvages se font plus rares, la plupart des ennemis se sont cachés ou sont morts de froid.

   Alors vous allez continuer. Entrer dans la moindre grotte pour espérer survivre… dans la crainte de faire une rencontre fort peu réjouissante. Et vous y passerez. C’est sûr.

   Mais l’intelligence d’Outward est de ne jamais, JAMAIS, vous imposer une mort pour « définitive ». Vous vous réveillerez dans un autre lieu. Avec de la chance, un chasseur ou un voyageur viendra à votre secours. Mais la plupart du temps…

   Vous vous retrouverez cul nul. En prison, réduit en esclavage, sur le point de vous faire exécuter, pris dans la tanière de bêtes féroces… après avoir perdu votre barda.

   Et il va falloir vous en sortir, par tous les moyens. La fuite, le meurtre… Vous allez en chier, mais c’est ainsi qu’est la vie. Et même une fois tiré d’affaire, vous vous retrouverez bien souvent à des miles de la ville la plus proche, sans arme ni nourriture, avec le besoin d’aller retrouver votre sac… si celui-ci n’a pas tout simplement été volé par les pillards.

   La rejouabilité est immense, et rarement lassante, dans le sens où chaque mission peut-être clôturée de différentes manières.

   Je prends pour exemple la première quête du jeu, ou vous devez rembourser une dette. Plusieurs choix s’offrent à vous : aider les habitants pour gagner de l’argent, explorer les environs, fouiller la ville et voler des trucs, ou encore… rendre un service unique afin d’éponger votre dette sans dépenser le moindre centime.

   Il reste également la possibilité de « perdre », soit de ne pas rembourser dans le délai imparti. Vous perdez alors votre maison et vous retrouvez clodo. Littéralement.

   Pour ne pas vous faciliter la tâche, Outward n’a pas de sauvegarde manuelle. Toutes vos actions sont immédiatement sauvegardées, sans aucun retour arrière possible. Vos choix auront donc des conséquences, sans que vous ne puissiez rien y changer.

   Conclusion :

   Outward n’a qu’un mois, et pléthore d’améliorations sont encore à venir. S’il pèche par son moteur et son côté graphique, s’il semble venir d’un autre temps perdu et désuet ; force est de constater que c’est une aventure unique, puissante et plaisante.

   Au moment où j’écris ces lignes, et à moins de me prendre une claque plus grosse encore, il est indubitablement en lice pour mon top de l’année.

   Ps : Vous noterez que je n’ai pas parlé du mode « multi », pourtant très important. C’est parce que je n’ai personne avec qui jouer… et honnêtement, je ne vois pas Outward comme un jeu multi. C’est une aventure unique et personnelle, à vivre avec émotion et stress.

0/10

   Pas fait.

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