Octopath Traveler

Date de sortie : 13 Juillet 2018

Date du test : Avril 2019

Langue : Français

Plateforme : Switch

Genre : RPG

   Octopath Traveler met en scène 8 héros qui vont joindre leurs forces pour accomplir leurs quêtes.

   Chaque scénario est unique et s’entremêle aux autres.

8/10

   Introduction :

   Octopath Traveler n’était pas un titre qui me hypait particulièrement. J’ai été certes pendant très longtemps un grand amateur de J-RPG, mais avec les années, j’ai commencé à me lasser. Trop répétitif, trop de copiés/collés, trop de scénarios capillotractés.

   Avec le temps, j’ai fini par me lasser grandement. Donc lorsqu’Octopath Traveler est arrivé à la maison, je ne m’y suis pas penché. Du tout. Sinon pour regarder un peu Misha jouer… Et puis, comme c’est arrivé parfois par le passé, elle m’a demandé de l’aide pour certains boss. Et là… mon cœur à bondi. C’était… une expérience de gameplay unique. Un jeu magnifique. Des musiques excellentes. Des sensations uniques. Alors je m’y suis penché, sérieusement. Et voilà désormais mon avis. 

   Graphismes : 

   Octopath Traveler fait le pari du Pixel Art. Et j’adore ça. Mais contrairement à d’autres titres (Shovel Knight, Fez, Hyper Light Drifter) ; OT est… absolument magnifique. Pas juste beau. Chaque plan, chaque tableau est un vrai régal pour les yeux. 

   Parlons également deux minutes de la mise en scène, qui n’est pas en reste. Malgré le fait qu’on soit loin des triple A en 4k, tout est précis, maîtrisé, parfaitement orchestré. En bref, sur la partie graphique, il n’y a rien à dire. OT tient simplement du chef-d’œuvre visuel.

   Bande-son : 

   Je ne vais pas vous faire un dessin, la bande-son est excellente. Inutile d’aller plus loin, écoutez simplement les OST pour vous faire une idée et, croyez-moi, c’est un régal.

   Gros point positif également sur le doublage. Moi qui suis un amateur du doublage japonais, j’avoue avoir pour l’occasion préféré le doublage anglais sur pas mal de points (sinon pour H’aanit). En bref, le choix vous est donné et vous allez adorer.

   Scénario : 

   Voilà le point « négatif » qui a fait baisser la note. OT est assez singulier dans sa narration. En effet, dès le début vous aurez le choix de votre personnage (comme dans Wild Arms par exemple), qui deviendra votre leader (le seul impossible à changer jusqu’au end-game).

   Le scénario est donc éclaté entre les huit héros. Vous aurez le choix de faire les « chapitres » dans l’ordre que vous désirez, de suivre telle ou telle aventure, sans réellement être jamais bloqué (sinon par la difficulté, mais on y reviendra).

 

   Pas de scénario global donc, ici tout est centré autour des protagonistes et non autour du fait de simplement « sauver le monde ». Et c’est génial… et nul à la fois.

   Je m’explique. Le principal problème vient du fait que l’écriture de ces histoires est tellement, mais TELLEMENT en dents de scie que passer de l’un à l’autre est parfois très, très décevant.

   Si, par exemple, l’histoire de Primerose est excellente (la meilleure, simplement) ; celle d’Ophilia est une torture sans saveur. Alfyn a plusieurs chapitres chiants, alors que d’autres sont vraiment prenants…

   Et c’est là qu’est le principal problème. Cette différente de qualité de narration joue vraiment sur l’appréciation globale du jeu, au point que j’ai gardé le reste de l’histoire d’Ophilia pour la toute fin… et c’était une violence incroyable. J’ai passé un temps fou à me « forcer » à ne simplement pas abandonner.

   Et c’est tellement dommage. D’autant plus que les différents scénarios ont, à mon sens, simplement TROP de dialogues. Au point qu’on peut passer facilement une demi-heure / une heure sans le moindre combat, sans le moindre gameplay, simplement à écouter des dialogues parfois inintéressants.

   Autre gros point négatif : le end-game. Une fois le jeu terminé (soit les huit scénarios), une autre histoire se débloque. La « vraie » fin n’étant accessible qu’en sauvant le monde (classique, donc). Et là… c’est une purge. Simplement. Aucune indication, une fin infaisable sans soluce et, surtout, un niveau de difficulté totalement stupide qui vous obligera à pexer comme un connard durant des HEURES dans la même grotte pour avoir le niveau suffisant pour… vous faire atomiser.

   Donc clairement, ces deux points font drastiquement baisser la note, mais n’entachent cependant (et paradoxalement) en rien l’expérience de jeu assez unique proposée par Octopath Traveler.

   Gameplay : 

   C’est. Du. Génie.

   Absolument rien à ajouter : c’est du génie. Simplement. Si le soft utilise un système de combat au tour par tour, il est stratégique et tactique, au point qu’aucun combat n’est chiant. Tout au contraire. Le système de faiblesses/résistances, les différentes classes, les boss cachés uniques et surpuissants… Tout est là pour donner envie d’apprendre comment maîtriser toutes les subtilités du jeu, toutes les strats, comme optimiser son équipe, que ce soit via les équipements ou les talents.

   Franchement, les sensations sont uniques et énormes. C’est un plaisir de chaque instant, la seule raison qui m’a poussé à le finir et à le tenir. 

   Conclusion : 

   Qu’on se comprenne bien, malgré sa note de « seulement » 8, Octopath Traveler reste selon moi l’un des meilleurs J-RPG de tous les temps. Je sais que je vais le refaire, ce qui est assez rare me connaissant et au vu du nombre de bons jeux qu’il me reste encore à faire.

   Et si le scénario est parfois assez lourd, le plaisir du jeu est là et invite à revenir. 

   Acquire signe ici une pépite incroyable, très loin de ce à quoi ils sont habitués (pour ceux qui ne suivent pas, ce sont les créateurs des Tenchu et Way of the Samurai).

   Et une chose est certaine, c’est que ces dernières années, les studios qui sortent de leur zone de confort nous apportent des chefs-d’œuvre incroyables. 

9/10

       On s’attaque à mon jeu de l’année. Reçu en cadeau de Noël, je l’ai commencé fin Mars. J’ai cumulé plus de 75h dessus. Autant dire qu’il est temps de vous appâter. Car oui, il est exceptionnel.

      RPG à l’ancienne, c’est du tour par tour pour les combats. Graphiquement, c’est du RPG Maker (n’oubliez jamais Mad Father qui reste un must, conçu avec le même support.) Donc, ne vous attendez pas à du photoréalisme, tout est chibi avec un effet flouté pour les décors lointains (un peu contraignant je trouve). Il y a 2 gros points négatifs : le nombre de combats et la map… Bien sûr, la Manœuvre d’évitement de la Classe d’Érudit les espace, mais c’est tout. La Carte est splendide mais guère pratique pour se déplacer… Il faut se souvenir de tête de tous les endroits… Du reste, c’est de la stratégie à mettre en place, et j’aime beaucoup ça.

      Vous suivez l’histoire de 8 héros qui se découpe en 4 Chapitres pour chacun. Il y a un niveau recommandé pour chaque scénario, mais vous faites comme vous voulez. Liberté totale pour l’avancée scénaristique. Chaque Chapitre débloque le suivant. Vos personnages ont tous un talent unique. Je vais citer les deux plus importants : Scruter avec Cyrus vous permet de découvrir des choses. Utile pour remplir des quêtes annexes, trouver des objets cachés (parfois fort sympathiques), avoir une ristourne à l’auberge, de nouveaux équipements à l’armurerie, faciliter le vol… Alfyn a son équivalent avec Questionner, mais soit il a le niveau pour réussir, soit il en est incapable. Il n’y a pas de pourcentage de réussite avec lui. Vol avec Therion : « Oh tiens, une hache. Je suis si habile que tu ne t’apercevras même pas que tu ne l’as plus entre les mains… » « J’ai un code de l’honneur, je ne vole jamais la tirelire des enfants. » Deux minutes après : Bonbon 100%, Bille 100%, Brosse à cheveux 100%, Livre d’aventures 100%… Mouais…

      Plus vous montez de niveau, plus vos chances de dérober des objets croissent, idem pour la Scrutation. Toutefois, les Armes Interdites ne sont accessibles qu’avec Tressa. Votre Marchande est fort utile pour tout l’équipement que Therion ne peut acquérir mais aussi pour les finances. Je ne parle pas que des armes spéciales. Par exemple, une fois que vous avez bouclé le Chapitre 4 d’Olberic, en ville vous retrouverez les deux protagonistes qui vous ont supporté durant le tournoi. La capacité de Vol de Therion était trop basse pour moi (3 ou 6% je crois). J’ai donc envoyé Tressa acheter tout ça. Il me semble que la hache m’a coûté 87000 feuilles. La meilleure arme que j’ai trouvée jusque-là.

      Tressa possède la capacité latente Gratification, qui double les gains remportés au combat. Une fois sa capacité ultime débloquée, les dégâts qu’elle inflige en combat sont traduits en gains. Donc, si vous avez des soucis de ce côté-là, misez sur elle. Ah, et aussi, les donjons optionnels contiennent des loots très sympas. Par exemple dans le Temple du Mage-Lige, vous trouverez un Bâton avec une puissance élémentaire de ouf.

      Je passe maintenant à Olberic ! Capacité Défier : en gros il pète la gueule des gens et ils lui filent de l’argent, de l’xp et des objets. Elle est pas belle la vie ? Mon astuce : l’équiper de Gratification pour augmenter les gains en ville. Sachez toutefois que certains PNJ sont très forts (Niveau 60) et que vous devrez revenir les combattre plus tard. H’aanit a la même compétence : Provoquer, à la différence qu’elle lâche ses monstres sur les habitants. Comment ça, ils sont tous chaotiques mauvais ? Mais non ! *rire*

      Primrose peut Séduire : le PNJ conquis la suivra alors et lui prêtera main-forte au combat. Idem pour Ophilia, avec Guider, sans pourcentage de réussite. Une fois, j’ai essayé de Séduire un Prêtre de la Flamme Sacrée avec Primrose. Hum, il n’était pas content, je l’ai donc guidé avec Ophilia. Au final, je me suis retrouvée avec 6 combattants sur le terrain. Attention, les PNJ restent peu de temps. Chacun peut être invoqué 12 fois (il me semble).

      J’ai commencé l’histoire avec Primrose. Il faut savoir que votre perso principal ne peut pas être changé avant la fin. J’ai trouvé son histoire très sympa. Mais… Ce n’était peut-être pas le choix le plus judicieux. Elle excelle en capacités de soutien, bien sûr, mais niveau dégâts, j’ai dû attendre de la classer Érudit avec une augmentation élémentaire et un Collier Attaque élémentaire +100 (Merci Therion) pour qu’elle roxe. Puis je l’ai classée Enchanteur par la suite.

      C’est un bon exemple de stratégie, alors je vais vous raconter. J’ai essayé le Maître de Guerre en premier, je me suis fait laminer… Je vous parle ici des 4 Classes spéciales disponibles en combattant leur Gardien, dans leur Temple dédié. Vu qu’Olberic est un monstre, je me suis dit, bon on va taper dans l’Enchanteur en premier, il a sûrement moins de résistance aux attaques physiques. Ce qui est vrai, mais il attaque souvent le vieux ! Et Primrose a une augmentation des effets de soutien pour tous les combats de boss. Avec son charme en exaltation 3, elle dépote. D’habitude je le lance sur elle-même et j’enchaîne Vitesse, Défense, Attaque… Cette fois-ci je l’ai joué autrement.  Lancer le Charme sur Ophilia est la meilleure option. Puis avec son exaltation lancer Voile de renvoi. Plus vous avez de points, plus d’attaques élémentaires seront retournées contre le boss. Donc ce crétin se prenait 12330 points de dégâts dans la gueule, avec un Olberic stuffé Puissance Supérieure qui envoyait du 19000 points de dégâts, Therion qui baissait l’attaque physique, augmentait les critiques (Voleur/Chasseur). Bref… Le Boss s’est tué tout seul.

      J’oubliais d’expliquer que chaque ennemi a des failles différentes. Quand vous attaquez, vous ferez des dégâts normaux. Si l’ennemi a une sensibilité à Dague, avec un Bouclier 6, cela signifie que vous devrez le frapper 6 fois avec une Dague. Ensuite l’ennemi passe en Faille et là vous doublez vos dégâts. Donc utilisez vos attaques surpuissantes à ce moment-là si possible.

      Bon, je vais à nouveau parler de la carte. Elle est magnifique, mais difficile de se rappeler quels donjons ont été parcourus. Du coup j’ai pris des notes par la suite, tout en complétant les donjons annexes. Dans ces derniers (et ailleurs au hasard) vous pouvez tomber sur des mobs rares qui vous donnent beaucoup d’xp. Ça a été le cas de Primrose. Elle est montée niveau 13 contre le tout premier boss. Et heureusement vu la difficulté. J’avais envoyé Femme âgée en soutien. Vas-y femme âgée ! *musique de Pokémon en tête* Oui, parfois c’est drôle. [Primrose appelle Marchand Inquiet !] Et là on voit le pauvre Marchand qui se dit « Merde, je sais pas me battre moi… Elle m’a séduit pour se servir de moi comme chair à canon ! »

      Non, ils ne sont pas chaotiques mauvais… *rire*

      Honnêtement, disposer d’un Prêtre qui heale et rend des PT en soutien, ça peut être très utile. L’idéal reste quand même d’avoir un PNJ capable d’attaquer dans les failles ennemies, ça permet de disposer d’un tour pour débuffer, healer, utiliser des objets.

      Si j’ai un conseil à donner, c’est de commencer l’histoire par Therion. Il ne bouge plus de l’équipe quoi qu’il arrive. Non seulement il dépouille les PNJ en ville, mais en plus, il est le seul capable d’ouvrir les coffres violets dans les donjons (dès le Chapitre 2 il y en a forcément). Et ce n’est pas de la piquette hein. 50 000 feuilles, des armes de qualité supérieure etc… En plus, si vous augmentez bien sa vitesse et que vous le jouez correctement, il fait quasiment autant de dégâts qu’Olberic avec sa capacité ultime de Voleur.

      Les capacités ultimes ne sont pas nécessairement des attaques. La preuve avec Primrose, mais aussi Alfyn, capable d’appliquer les effets d’un objet à tout le groupe, Ophilia qui permet à sa cible d’utiliser ses compétences 2x hors aptitudes divines…

      Il faut savoir équiper les compétences adéquates, selon la façon dont vous jouez vos persos. Avec les Classes secondaires, vous faites ce que vous voulez ! Et ça c’est cool ! Donc, par exemple Olberic avant sa deuxième classe ultime : Puissance Supérieure et Poussée de force (Guerrier), Vitalité (+ 500PV Apothicaire), Œil pour Œil (Danseur). Ce n’est qu’un exemple, vous pouvez switcher, dans tous les cas, ça coûte des PC dans la Classe concernée. PC que vous gagnez en combat.

      J’ai galéré à partir du moment où j’ai souhaité obtenir le Badge du Capitaine. Je n’avais pas terminé le Chapitre 3 de tous les persos. Il permet d’augmenter l’xp, pas négligeable quand on galère pour faire monter les persos qui restent à la taverne.

      J’adore les décors sous la neige. Petite pensée pour I am Setsuna qui me laisse un goût de glace mentholée, arrosée de thé à la cannelle.

      Toutes les musiques sont cool et collent parfaitement à l’ambiance.

      En bref, ce n’est pas redondant. En espaçant les scénarios, switchant des uns aux autres, on ne s’ennuie pas. Le schéma reste le même : scénario +donjon. Mais les décors et les mobs varient. Il y a des points de sauvegarde réguliers, ce qui est bien.

      J’ai voyagé sur ce jeu. J’ai pris la peine de piller quasiment tous les PNJ, les scruter, les défier, remplir autant de quêtes annexes que possible. Et elles rétribuent généreusement !

      Je conseille Octopath Traveler à tous les joueurs. Les old school vont adorer, c’est certain. Il a tout pour lui. Hormis les petits bémols précités et un combat final hardoss (quête de Kit), il est parfait, alors partez en voyage avec eux !

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