Mutant Year Zero : Road To Eden

Mutant Year Zero : Road To Eden
Date de sortie : 4 Décembre 2018
Date du test : Juin 2019
Langue : Français
Plateforme : Xbox One X
Genre : T-RPG



Introduction :
Depuis son annonce, Mutant Year Zero me fait de l’œil. Imaginez : un univers post-apo peuplé d’humanoïdes étranges et singuliers, un T-RPG digne de la série X-Com mais en semi-open world, un jeu complexe et, cerise sur le gâteau, du perma-death.
Il était juste évident que je devais y plonger à corps perdu, non ? D’autant plus qu’il est tiré d’un JdR (que je ne connaissais certes pas, mais quand même ; c’est souvent gage de qualité narrative).
Au final que vaut-il ? Réponse… en demi-teinte.
Graphismes :
Et nous commençons fort. Ni beau, ni moche. Voilà ce qui qualifie le mieux le côté visuel de MYZ.
Le parti-pris graphique se tourne allègrement vers le Comics. Okay. Pourquoi pas… Et l’ambiance visuelle générale est vraiment réussie. Le côté post-apo est vraiment bien retranscrit, de même que le design très « gueules cassées » des différents protagonistes. Rien que de voir ses deux premiers héros (un phacochère bourrin et un canard sniper) est un régal.
Concernant le moteur en lui-même… il est daté. Les environnements sont relativement redondants (on part sur des biomes, découpés par maps). Le côté redondant vient bien entendu de la surexploitation de certaines textures et éléments de décors. De même, la majorité des antagonistes sont de simples copiés-collés.
Est-ce réellement gênant ? Non, pas du tout. Il souffre, peu ou prou, des mêmes travers que la série X-Com. Et ce n’est clairement pas ça qui est bloquant sur ce genre de soft.
En résumé : si ce sont les graphismes qui vous foutent la trique, passez votre chemin.
Bande-son :
C’est… bon. La B.O. se tourne vers un électro post 80’s du plus bel effet. On pourrait même imaginer les stroboscopes à l’écoute de certaines d’entre elles.
Sans être non plus sur quelque chose de transcendant, les OSTs servent bien le jeu et sa narration. Donc à ce titre, je n’ai pas grand-chose à redire.
Scénario :
Bon bon bon… Euh… Ouais. Mais non. MYZ reprend visiblement le background du JdR, ce qui est une bonne chose ; mais se perd pas mal dans sa narration globale. Ça part dans tous les sens, ça nous lance des éléments de lore totalement wtf sans réelle motivation ni explication… et tout ça pour quoi au final ? Nous livrer une pauvre intrigue assez ras les pâquerettes. En gros, on enchaîne les maps en cherchant vaguement des justifications pour le déroulé global, et pour rejoindre un point donné ; à savoir Eden.
J’ai vraiment apprécié le lore global, donc je me suis pris au jeu relativement facilement. Mais la seule sensation que j’en retire au final, c’est que j’ai envie d’aller chopper le JdR pour me lancer dans des parties endiablées… et pas réellement de refaire une seconde fois ce titre.
Gameplay :
Quand on joue à un T-RPG, on se fout des graphismes. Plus encore que dans la majorité des autres titres. Le scénario ? On peut faire abstraction aussi. Un timbre-poste suffit. L’essentiel de ce genre de jeu, c’est leur gameplay. Il doit être simple à prendre en main, fun et, surtout, SURTOUT, exigeant.
S’il n’y a pas d’impression d’évolution, ni d’apprentissage ; s’il n’y a pas de challenge, on se fait rapidement chier. C’est ce genre de choses qu’une série comme X-Com, Fire Emblem ou Disgea ont parfaitement compris et assimilé.
Et Mutant Years Zero ? Bah… non. Clairement, non. Et c’est fort dommageable. C’est également CE point qui justifie la note « passable » que je lui ai attribuée.
Il faut bien comprendre que MYZ joue la carte de la paresse. Le gameplay est totalement pompé sur celui de X-Com, auquel les dévs sont venus greffer les diverses compétences du JdR original.
Autrement dit, on se retrouve avec copie-carbone de X-Com, mais avec un skin différent.
Et ça me gêne. Ça me gêne beaucoup… d’autant plus qu’ils sont parvenus à foirer totalement ce pompage massif.
En cause : un level design aux fraises, une progression trop lente et redondante, des missions sans saveurs et très, très peu de protagonistes… pour la majorité indispensables au jeu.
Le sentiment global n’est pas bon. La prise en main est mal foutue, et les maps tant à la fois trop grandes et trop petites. On se retrouve trop souvent à devoir avancer lentement, case par case, pour éviter de tomber sur un connard faisant sa ronde tout seul dans les bois. Sérieusement ?
Le positionnement des unités adverses donne parfois l’impression qu’un dév bourré en a mis un peu au petit bonheur la chance ; juste pour donner une impression de difficulté.
Mention spéciale aux unités « trop fortes », avec un niveau très élevé, qu’il faudra revenir bien plus tard pougner pour chopper un coffre… Non, ça se fait pas. Pas dans un T-RPG.
Le principal ajout, comparé à X-Com, vient de l’infiltration. Ici, on va pouvoir « prendre par surprise » ses ennemis en se positionnant judicieusement afin de lancer une « attaque éclair » et leur faire un maximum de dégâts. Okay… mais pourquoi tout le temps ? Pourquoi faut-il passer autant de temps à ça ? Pourquoi y’a-t-il un tel gap de niveau, de puissance, de précision entre les « héros » et les ennemis ? Où est la logique ?
Petite mention spéciale également aux polices, taille « putainmêmeavecuneloupejevoisquedalle ». Je joue sur une télé de 125 cm, et je me flinguais les yeux à chaque partie. Non, ça se fait pas. Vraiment pas.
Conclusion :
On pourrait résumer ce Mutant Years Zero en une seule expression : le X-Com du pauvre. Parce que c’est ce qu’il est.
Il tente, à chaque seconde, de calquer son grand frère ; sans jamais parvenir à lui arriver à la cheville. Le problème, c’est que Ennemy Unknown est sorti en 2012… soit 6 ans avant. Aucune évolution en six ans ? Sérieusement ?
Au final, Mutant Years Zero saura – sans doute – satisfaire un besoin auprès de ceux qui sont nostalgiques de X-Com et qui n’ont rien d’autre à se mettre sous la dent… et encore.


Pas fait.