Metal Gear Solid 5 : The Phantom Pain

Metal Gear Solid 5 : The Phantom Pain
Date de sortie : Septembre 2015
Date du test : Août 2019
Langue : Français
Plateforme : Xbox One X
Genre : Infiltration

1984. Le légendaire soldat connu sous le nom de Big Boss se réveille d’un coma de neuf ans.
Sauvé par Ocelot, il voyagera en Afghanistan, à Chypre et en Afrique Centrale pour redorer le blason des Dogs, et assouvir sa vengeance contre la mystérieuse organisation XOF.


Introduction :
Ah Metal Gear Solid ! Vous parler de mon historique avec la série serait tellement long… que je ne le ferai pas.
Mais pour résumer, je dirai simplement que j’ai toujours eu une sorte de relation malsaine amour/haine avec elle. Au point même que je n’ai jamais posté mon avis sur aucun des opus. Et pourtant… pourtant je les ai tous faits. Tous. Même les Acids. Et je les ai tous sans exception autant adorés que détestés.
En cause, généralement un gameplay très plat ; trop en avance sur son temps, essuyant les plâtres pour les autres qui, de fait, ne commettent pas les mêmes erreurs.
Pionniers dans le genre, tous dotés de « gueules » charismatiques et diablement bien écrites, cette série tient plus du monument, de l’œuvre d’art, plus que du jeu-vidéo. Mais voilà. MGS V est un soft dont j’avais envie de parler. Longuement. Car j’en ai des choses à dire sur celui qui sera, sans nul doute, le tout dernier d’une longue histoire…
Graphismes :
Comme toujours, ce MGS est beau… putain non. C’est magnifique. Sorti en 2015, il se targuait d’une modélisation des visages rigoureusement parfaite, d’un incroyable sens du level design, et d’idées visuelles totalement marquantes…
J’ai été… soufflé par la modélisation des visages. Snake est criant de réalisme, les gros plans sont sublimes et mettent en exergue les modèles des visages, juste… réalistes. Le Fox Engine est dingue. Totalement dingue.
Mention spéciale à Tretij (no spoil) et ses démons de flammes, ses alicornes et ses baleines de feu…
Bande-son :
Là encore… Kojima a eu le bon goût de conserver un doublage « international ». Ainsi les anglais parlent anglais, les russes parlent russes. Le réalisme global n’en est jamais entaché, et tous sonnent juste et vivants.
Côté bande-son, on oscillera régulièrement entre des OSTs excellentes et épiques, et des chansons réarrangées parfois avec brio. Comme cette reprise de « The Man Who Sold The World » de Bowie (et croyez-moi, JAMAIS je n’aurais cru apprécier une reprise de Bowie. Même celle de Nirvana, je la trouve naze).
Bien entendu, que des chansons d’époque sélectionnées avec soin.
Bref tout est là, à sa place. Dans le ton. Tout est juste, servant l’action et les différentes phases d’infiltration. C’est juste… réussi.
Scénario :
Bon. C’est là que je vais commencer à gueuler. Je n’ai jamais aimé les scénarios des MGS. Trop complexes, trop obscurs, ils demandent à chaque fois de connaître les précédents opus sur le bout des doigts pour réellement s’y retrouver.
Et franchement, j’ai eu de l’espoir. Au début (petit spoil), quand on apprend que Snake a perdu la mémoire, je croyais vraiment (et naïvement), que Kojima avait tout fait pour rendre le jeu plus ouvert aux nouveaux joueurs… et… oui. OUI BORDEL, OUI !
Bien moins obscur que celui du 4 (putain quand t’as fait le 3 dix ans plus tôt et que tu entends une conversation à base de « Lalilulélo » et de mécha qui rasent des villes en compagnie d’un soldat qui se chie – littéralement- dessus… c’est bizarre).
Mais ici, même si dès la première mission, d’anciennes « gueules » reviennent et nécessitent de se souvenir des événements ; rapidement le jeu embraye sur une nouvelle histoire, sombre et complexe. Les liens avec les autres opus de la série sont bien là, mais beaucoup plus discrets et la plupart du temps dignes du « clin d’œil » ou expliqués.
Mais je n’ai pas encore réellement parlé de cette partie… Eh bien c’est bon. Comme toujours. Écrite avec brio et maîtrise, rien n’est laissé au hasard et les points les plus obscurs sont toujours expliqués (que ce soit ingame, dans des secrets ou au moyen de cassettes audio).
Non, pas grand-chose à dire, sinon que j’ai passé un très, très agréable moment.
Gameplay :
Sans doute la section qui lui fera perdre le plus de points… et en gagner également. Putain… TU M’EMMERDES KOJIMA ! Comment je suis censé passer pour quelqu’un de sérieux quand je suis incapable de parler correctement de tes œuvres, hein ? Comment dire…
Comme toujours, Kojima a des idées. Des idées de folie. Des idées qui révolutionnent un gameplay (comme la création de perso dans le prologue, sans trop spoiler). Ainsi ce MGS est une sorte de… mais en même temps oui, et non… d’Open World qui…
Bref ! On a le choix ! T’aimes les Open World ? Bah vas-y ! Fais-toi parachuter et enchaîne les missions, tout est ouvert ! T’aimes pas ? Bah appelle ton hélico et choisis ta mission. T’auras une zone limitée. T’es le cul entre deux chaises ? Pas de problèmes, tu choisis quand tu rentres, poto. C’est toi le boss.
Et c’est comme ça tout le temps… Le choix donné au joueur est vaste, trop sans doute. Avoir ou non des équipiers / renforts, des véhicules ou un cheval, partir de jour ou de nuit… C’est le bordel. Y’a trop de possibilités. Trop de codes. Trop de trop.
Je… je ne sais même pas si c’est réellement possible, ou si c’est simplement une impression ! Mais le fait est que le sentiment de liberté est là. Sans doute plus que dans n’importe quel autre jeu… parce qu’on a un choix. Un choix de gameplay. Un choix d’action. Un choix de moralité. Un choix trop vaste, trop grand, trop… réel.
Une chose qui m’a choqué à un moment, par exemple, c’est le choix de… ne pas se battre. Une mission (parmi tant d’autres) demande de traverser un camp ennemi. Oui. On se dit donc, comme dans TOUS les jeux d’infiltration, d’y aller de manière brutale ou, au contraire, discrète… Eh bien MGS 5 vous propose d’autres choix encore. Trop de choix. Comme… contourner la base en mode « balek », la faire attaquer par votre hélico, foncer tout droit à dos de cheval… Et la mission sera quand même validée…
Pour réellement apprécier le soft, il faut – je pense – ouvrir son esprit au fait que MGS 5 n’est certainement pas un jeu d’infiltration. Ni même un jeu à proprement parler. C’est une… simulation d’opération militaire. Tous les moyens sont bons pour survivre et arriver à son objectif.
Mais le plus beau reste tout de même la liberté de moralité. Contrairement aux anciens MGS, l’infiltration n’est plus une réelle obligation. Un système de moralité est présent – bien que caché – et « transformera » l’apparence de Big Boss à l’image de ce qu’avait fait Fable en son temps… mais sans vous le dire.
Conclusion :
Metal Gear Solid V se conclut comme l’histoire de Kojima chez Konami. Mal. C’est une page qui se tourne, une page raturée et tachée de la Grande Épopée du jeu-vidéo.
Et pour sa dernière production chez Konami, Kojima signe le meilleur opus de la saga. Celui qui me restera gravé sans doute encore dans dix ans, sinon plus encore, comme le premier avait su le faire quand j’étais encore un jeune gosse de 11 ans à peine ; qui prenais sa première réelle grande claque vidéo-ludique…
Je ne pensais pas être triste en écrivant cette chronique, et pourtant je ne peux m’empêcher de me replonger dans tous ces souvenirs. MGS est l’une des séries qui m’a le plus suivi dans ma vie, compagne invisible qui m’a vu grandir, qui a changé mon regard sur le monde, sur tout ce qui m’entoure. Et si je l’ai parfois haïe, je l’ai toujours quelque part aimée.
Et aujourd’hui, cette histoire se termine par sa mort. Une mort magnifique, en fanfare, tonitruante. Donc… merci Kojima. Et en même temps… va bien te faire foutre avec Death Stranding.


Pas fait.