Megaquarium

Date de sortie : 18.10.2019

Date du test : Février 2020

Langue : Français

Plateforme : Switch

Genre : Gestion

   Jeu de gestion dans un aquarium.

0/10

   Dieu que j’ai pas envie de faire ça… Mais il le faut. Je dois me faire violence, pour qu’enfin quelqu’un puisse dire la vérité sur Megaquarium Switch.

   Je vous préviens tout de suite, cette chronique va être salée ; et différente des autres. Fi du découpage par thématiques afin de vous livrer tout mon ressenti sur le jeu. Fi d’une analyse objective basée sur mes décennies d’expérience vidéoludique. On est ici pour flinguer un jeu, et un petit studio indépendant avec.

   Et vraiment, je n’en ai aucune envie…

   Mais commençons par les bases. Megaquarium est un excellent jeu de gestion, dans la grande lignée des Tycoons. Si de prime abord il ne paye pas de mine, on s’étonne agréablement très rapidement de la profondeur de son gameplay, de toutes les possibilités qui nous sont offertes pour créer son « parc aquatique » idéal.

   Et des options, vous allez en avoir. Entre les bassins de différentes formes, le nombre impressionnant d’espèces de poissons, de requins, de plantes, d’étoiles de mer, etc… déblocables ; sans compter les thèmes applicables à loisir pour donner un rendu vraiment unique et personnel à cet ensemble.

   Mieux encore, le jeu est réellement « à l’ancienne », dans le sens où vous allez le plus souvent gérer des « tableurs » que véritablement votre parc.

   Parce que ces petites bêtes ont des besoins très spécifiques. Certaines veulent une eau chaude, d’autres froide ; d’autres encore ne vivent qu’en bancs, ou ne supportent pas leurs congénères, voire dévorent simplement les poissons plus petits.

   Créer l’équilibre dans cet écosystème est un défi palpitant et prenant, qui fait de Megaquarium un jeu de gestion à mettre sur le haut du podium.

   Mieux encore, d’autres aspects sont importants à prendre en compte : votre personnel aura des talents particuliers, gagnera de l’XP à force de travailler pour vous, pourra être affecté à une zone bien particulière ou à une tâche spécifique (nourrir vos poissons, entretenir les machines, nettoyer le sol et les toilettes, etc…)

   Vos visiteurs seront également de plus en plus exigeants à mesure que vous progresserez, ayant besoin de voir davantage de poissons (et différents), vous demandant de cacher votre machinerie et vos pompes, d’avoir de quoi boire, manger, ou encore s’asseoir…

   Bien que graphiquement le jeu soit daté, il n’en demeure pas moins agréable à la rétine et permet même, comme aux grandes heures des jeux de gestion, de se mettre « à la place » d’un visiteur pour explorer librement votre parc en vue FPS. Un gros, gros plus que j’aime particulièrement.

   Les OSTS peuvent diviser, mais je les adore. Je les trouve vraiment charmantes et, surtout, reposantes.

   Bon, j’y arrive pas. Megaquarium est un excellent jeu de gestion auquel je devais mettre un 8/10… mais je ne peux pas. Car ici, je ne note pas Megaquarium, je note sa version Switch.

   Et putain… je ne pensais pas ça possible. Après des heures de jeu (environ une dizaine), voilà que je me retrouve littéralement bloqué dans ma progression par un message magnifique « nombre max. de poissons atteint ».

   « Quelle est donc cette diablerie ?! » me dis-je, courroucé. Et je découvre, pour la première fois une… limite de poissons de 200 en bas de l’écran. Impensable, me dis-je. Je dois avoir mis un paramètre singulier dans mes options.

   Je quitte le jeu, et cherche… sans succès. Me voilà alors à farfouiller le net, en vain. Tous les tests, tous les visuels, tous les trailers n’indiquent simplement pas cette limite. Et pour cause : l’éditeur a fourni en « avant-première » une version qui ne dispose PAS de cette limitation. Joli coup de pute, les gars…

   Des preuves ? Vous voulez des preuves ?
   Voici le test de  » The Funny Nerd  » :

   Celui de « Nintendo Galaxy » :

   Ou encore celui de « RealGenericDemon » :

   Comme vous pouvez donc le voir, ce sont bien les versions SWITCH. Et pourtant, la mention de limite n’apparaît pas, à aucun moment.

   Perclus d’incompréhension, je me tourne donc directement vers le développeur via un petit message sur la page Facebook officielle du jeu. Et, comment dire…

   Voilà. Pour les anglophobes, je leur demande pourquoi cette limite de 200, très basse une fois en jeu (vous pouvez avoir certains bassins capables d’accueillir plus d’une centaine de poissons, autrement dit vous en remplissez 2 et c’est fini, merci d’avoir payé).

   Le développeur me répond que cette limitation a été mise à cause de la RAM de la Switch, qu’il ne peut pas faire autrement sinon le jeu serait instable.

   Sérieusement…? Aurait-il confondu le dev-kit de la Switch avec celui de la Commodore 64 ? Ou se foutrait-il un peu de ma gueule ?

   La Switch est capable de faire tourner The Fucking Witcher 3, Civilization 6, bientôt Outer World, Mass Effect Trilogy, Port Royal 4, Doom et Doom Eternal ; et CD Red Project envisage même une version de… Cyberpunk 2077. Mais pour un petit jeu de gestion indé, la RAM est trop limitée ?

   La vérité, mes amis, c’est que Megaquarium Switch est une putain de démo du jeu, vendue à prix d’or (le même que les versions « consoles classiques » et PC) ; un jeu non optimisé, sans doute sorti sur la plateforme à la va-vite. Car oui, sur PC, le jeu demande 8GO de RAM et la Switch n’en dispose que de 4. Soit la même quantité que… The Outer World ; et deux fois plus qu’un Civ 6.

   Oui, vous avez bien entendu. Un petit jeu indé, graphiquement très très daté, demande autant de RAM que The Outer World. C’est… hallucinant.

   En bref, le développeur avoue son incapacité à optimiser son jeu pour la plateforme de Nintendo, mais se garde bien de signifier les limites de cette version par rapport aux autres dans ses visuels, ses trailers, et même dans les versions fournies aux testeurs et aux chroniqueurs avant la sortie de ce dernier. C’est une honte, une tromperie sur marchandise, forte de publicités mensongères.

   Comme dit au début de cette trop longue chronique, je n’ai pas envie de descendre Megaquarium, car c’est vraiment un excellent jeu de gestion. Achetez-le sur Pc, Xbox One ou Ps4 ; mais boycottez la version Switch.

   Pour cette raison et pour la première fois de toute ma vie, j’ai demandé à Nintendo le remboursement du jeu. Pis encore, pour moi, Twice Circle c’est fini. Plus jamais je ne lâcherai un centime pour leurs jeux.

   Comprenez-moi bien, je sais que les indépendants ont plus de difficultés que les autres, et je suis le premier à les soutenir (vous le voyez au fil de mes chroniques). Mais il y a une différence entre ne pas savoir faire et être honnête envers son public, et se foutre allègrement de sa tronche. Si cette limite avait été affichée honnêtement, si le développeur m’avait répondu en toute sincérité qu’il ne savait pas faire et qu’il s’excusait ; alors je n’aurais rien dit.

   Mais là, je me suis fait voler et insulter au moment même où il s’est dédouané en me disant que ce n’était pas sa faute, mais celle de la Switch.

   Sérieusement, Breath Of The Wild demande moins de ressources que Megaquarium ?

   Bref, je suis dégoûté.

0/10

   Pas fait.

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