L’étoile dans la poussière

Auteur : Sylvain Dubois

Date de publication : 25 Août 2020

Date de lecture : Septembre 2020

Genre/Thème : Ruée vers l’or, Conquête de l’ouest, Slice of Life

Nombre de pages : 144

     «… Nous voici enfin à Frisco… Depuis le temps que le Vieux me dit qu’il veut me faire voir ce que c’est qu’une vraie ville, nous y voilà.

     Franchement, il n’y a pas de quoi s’extasier, je préfère nettement la campagne de mon Iowa natal. Quand on dit « ville », on pense à quelque chose où tout est en ordre, où la propreté règne, où il fait bon vivre…

     Ici, tout est sale, boueux. Il a plu la veille et les rues ne sont qu’un torrent de fange emportant avec lui tous les objets qui se trouvent sur son chemin. À moins de réaliser un passage de fortune avec des planches de bois, impossible de traverser une rue sans risquer de se trouver embourbé. Même les trottoirs sont inexistants, il est impossible d’y poser le pied tellement ils sont recouverts de débris, d’objets divers…

     Nous sommes allés jusqu’au port, j’ai cru que l’air du large me ferait du bien… Hélas ! Le large est vraiment au large, on ne le distingue même pas. Le port est encombré de navires qui ont servi à amener des chercheurs d’or et dont l’équipage même est parti lui aussi à la recherche de pépites. Les navires ont été laissés à l’abandon et moisissent donc ici. Au lieu de large, se dresse une forêt de mats et s’élève une odeur nauséabonde de pourriture tenace, de bois en décomposition… »

     Ce roman se situe en Californie, à l’époque de la Ruée vers l’or, au milieu du XIX ème siècle. Un ancien médecin, misogyne et bourru, devenu charlatan itinérant, recueille malgré lui une jeune fille dont la famille a été massacrée par les Indiens. Ensemble ils vont parcourir cette contrée où règne le chaos, où la folie de l’or atteint tous les hommes ; ils rencontreront des personnages hauts en couleur comme la danseuse Lola Montez ou le hors-la-loi Joaquin Murietta…

     Sylvain Dubois vit à proximité de Dijon. Passionné de lecture et de musique depuis son plus jeune âge, il exerce l’activité d’écrivain public. L’étoile dans la poussière est son premier roman, récit d’un périple qu’il conduit de façon alerte et originale.

Pas de note
0/10

   Pas lu.

6/10

        Avant de rédiger cette chronique, je tiens à préciser que je connais Sylvain personnellement. Je le soutiens, ai acheté ce livre dès sa sortie et lu au plus tôt pour que cette chronique lui permette de gagner en visibilité. Nonobstant notre amitié ici pour être authentique, je vais essayer d’être objective. (Et pardon pour le retard de cette publication, mes soucis de santé m’ont un peu freinée dans mon élan.)

 

       L’étoile dans la poussière met en scène de nombreux protagonistes. Certes, il y a l’ancien médecin en premier plan qui vend des flacons de parfum colorés pour extorquer un peu d’argent aux crédules. Mais la narration à la 1ère personne change sans arrêt, sans prévenir. Becky, le cheval, la maquerelle, etc… À chaque fois, c’est la même séquence rembobinée, vécue à travers un autre protagoniste.

       J’avoue avoir été perdue tout du long. Un nouveau paragraphe, un nouveau point de vue, il faut lire plusieurs lignes d’affilée pour deviner qui parle. Je pense qu’il aurait été préférable de noter le nom du personnage à chaque introduction. Certes, cela pourrait ressembler à une pièce de théâtre, mais chaque auteur a son propre style, et ici ce serait un plus pour mieux apprécier l’histoire.

       C’est bien écrit, on voyage dans des paysages arides, un temps éculé. Je vais toutefois mettre un bémol sur l’omniprésence du sexe. Bien sûr, c’était un commerce lucratif à l’époque, mais il y en a partout, jusqu’aux ébats du cheval. Je n’ai pas trouvé cela justifié et par ailleurs, les Indiens évitaient de toucher l’homme blanc. De fait, ils ne violaient pas les femmes blanches qu’ils considéraient comme des démones. Un petit anachronisme qui a toutefois son importance. Je peux comprendre que les « blancs » voulaient diaboliser ces tribus, pour mieux assiéger leurs terres ; mais au final c’étaient eux les barbares et non les Indiens. Je ne prétends pas qu’aucun Indien n’a touché de femme, mais ce n’est pas une généralité.

 

       L’étoile dans la poussière est le premier roman de Sylvain Dubois. Si vous aimez l’époque de la ruée vers l’or, la chaleur de San Francisco à ses balbutiements, embarquez dans l’aventure !

Extraits

     « Le paradis. Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier ce lieu. Du point de vue où je me situe, je ne me lasse pas de le contempler.

     En contrebas, la rivière décrit une boucle, de la forme d’un fer à cheval, d’un diamètre d’environ un yard, ce qui a permis aux hommes de s’installer dans une anse providentielle. Ils bénéficient des bienfaits de la rivière et de ceux de la vallée qui se situe derrière eux. En face du fer à cheval, s’élève une petite montagne (sur laquelle je me trouve à environ mi-hauteur) qui fait office de barrière naturelle et leur fournit un climat tempéré et agréable.

     C’est la fin de la journée, le soleil est sur le point de se coucher dans un éclat orangé. Les hommes sont rentrés dans leur cabanes, leurs tentes, occupés à préparer le dîner, à nettoyer leur matériel, à se débarbouiller. »

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