Les Noces de la renarde – Floriane Soulas

Auteure : Floriane Soulas
Date de publication : 2 Mai 2019
Date de lecture : Juillet 2019
Genre/Thème : Folklore, Japon, Yokaïs
Nombre de pages : 592

1461, Japon. Hikari vit dans les forêts peuplées de croyances et de dieux du Japon du 15ème siècle et s’intéresse de près au village installé au pied de la montagne… à ses risques et périls.
2016, Tokyo. Mina, qui a le pouvoir de voir les yokaïs, esprits et monstres du folklore japonais, va se laisser entraîner dans une chasse au démon, en plein cœur de Tokyo.
Deux univers qui se croisent et s’entremêlent, entre quête d’identité et désir d’émancipation.

Pas lu.


J’ai littéralement flashé sur cette couverture, vraiment magnifique. Évoquer des Kitsunes me ramène à l’époque où je me plongeais dans des contes asiatiques. Donc oui, terrain connu pour moi, surtout que je suis une Otaku pure et dure. Je vais donc citer X de Clamp, Arashi est la prêtresse attitrée et les Kekkai occupent une place prépondérante dedans (c’est un Dragon du Ciel qui en érige par ailleurs). Le Tanuki me fait automatiquement penser à Pompoko de Ghibli. Quant à la Yuki-Onna, Shirahime Syo de Clamp lui consacre un one-shot complet. L’auteure a ses refs, ça c’est clair !
Je vais toutefois poser un bémol : les Kisunes n’aspirent pas la vie de leurs victimes, ils peuvent être farceurs et malveillants, mais rien de tel. Lisez cet article, il m’a aidée lorsque j’ai inclus un Kitsune dans mon roman Arlor/Azol. Alors vous me direz, en quoi est-ce dérangeant ? Eh bien parce que l’univers met en scène notre monde avec son folklore connu. Je ne sais pas moi, ce serait comme mettre une dame blanche en disant « En fait c’est un Cap-Verdien qui se transforme en poney les nuits de pleine lune… » Bon, j’exagère, mais vous comprenez mon propos.
Mon avis concret : l’univers a une ambiance bien à lui, qui nous entraîne dans son folklore, familier pour moi. Donc oui, j’ai grandement apprécié. L’histoire se laisse suivre, sans être extraordinaire. Pourtant, elle avait tout le potentiel pour surprendre davantage. Natsume, une chasseuse d’Onis au pouvoir dilué, Mina qui peut voir le monde sensible et interagir avec, Hikari une Kitsune chasseuse qui boit l’âme des mortels (WTF ?!)… Rien que là, on a un background sympa.
Seulement, le gros souci de ce roman, c’est la plume… Alors, je ne dis pas qu’elle est mauvaise, au contraire. Mais ce sont des maladresses qui gênent. Comme par exemple à la première visite du Kogage, le mot « délicat » répété durant 4 phrases à la chaîne, ou encore « Ses maigres tentatives de jeunesse pour exprimer sa détresse n’avaient été récompensées que par des insultes et des moqueries. » On comprend ce que l’auteure veut exprimer, mais c’est très maladroit… Et ce n’est qu’un exemple… J’avoue que sur 592 pages, parfois ça sort du texte. Il y a des fautes d’orthographe tout le long du roman…
Les enfants de 3 ans ont un langage beaucoup trop développé, trop réfléchi aussi. Et rien avoir avec le fait d’être très intelligents, le mien est surdoué et à 3 ans son vocabulaire n’était pas parfait. Puis quand Mina découvre qui a massacré sa famille, limite ça ne lui fait rien… Elle dit qu’elle sait qu’elle ne reverra pas Mayuri puis bien des pages plus tard elle explique qu’elle ne la verra plus (pour une autre raison) comme si elle était encore en « vie ». Pas logique… C’est très alambiqué, des longueurs sans en être. Une enquête qui aurait pu être mieux amenée.
Cela dit, je l’ai tenu jusqu’au bout, même si le combat final m’a un peu ennuyée. Il est clair que Floriane (haha, ma meilleure amie porte le même prénom) a du talent et que dans quelques années, elle possèdera une plume beaucoup mieux travaillée.
L’auteure a pris la peine d’ajouter un petit lexique à la fin de chaque chapitre, pour que ses lecteurs ne se retrouvent pas perdus, très aimable à elle. Je nourris le même amour envers le Japon. C’est certainement pour cela que malgré tous ses petits défauts, j’ai pris plaisir à le lire. Je le conseille, de préférence pour les amoureux du folklore nippon.
Extraits
« – C’est étrange que tes parents ne t’en aient jamais parlé.
– J’ai assez peu de souvenirs de mon père, et presque aucun en relation avec des esprits. Je n’en ai jamais parlé et il est mort quand j’étais petite, dit Mina d’une voix tremblante. Je sentais que ce n’était pas normal, toutes ces choses que je voyais. Comme si c’était mal.
– N’importe quoi, s’emporta Natsume. C’est un don très puissant que tu possèdes, tu devrais en être fière. »