Les Mille et Une Nuits – Anonyme

Auteur(e) : Anonyme
Date de publication : 21 Mai 2004
Date de lecture : Décembre 2018
Genre/Thème : Contes
Nombre de pages : 454

« Bon Dieu ! ma sœur, dit alors Dinarzade, que votre conte est merveilleux ! – La suite est encore plus surprenante, répondit Scheherazade, et vous en tomberiez d’accord, si le sultan voulait me laisser vivre encore aujourd’hui et me donner la permission de vous la raconter la nuit prochaine. » Schahriar, qui avait écouté Scheherazade avec plaisir, dit en lui-même : « J’attendrai jusqu’à demain ; je la ferai toujours bien mourir quand j’aurai entendu la fin de son conte. »

Ah les Mille et une nuits. Culte parmi les cultes, n’est-ce pas ?
Et pourtant, dieu que ça a mal vieilli… Si les histoires en elles-mêmes sont toujours aussi passionnantes, force est de constater que la narration est très plate, et surtout qu’on connaît bien trop la majorité de ces contes pour véritablement être impliqué…


Tout le monde connaît les 1001 nuits. Mais pour beaucoup, ça reste vague. Saviez-vous seulement que si Schahriar exécute chaque nuit une nouvelle femme, c’est parce que son frère l’a informé de l’adultère de sa femme ? Scheherazade décide de devenir son épouse pour stopper cette barbarie. Elle raconte une histoire peu avant l’aube et la poursuit chaque nuit. Dinarzade, sa sœur, l’encourage dans cette voie et Scheherazade entame de nouvelles histoires mais parfois on s’y perd. Quand machin raconte à bidule l’histoire de trucmuche… Eh bien on ne sait plus du tout où on en est.
La plume n’est pas au top. Je parle là de la traduction, étant donné qu’on ne sait pas qui sont les véritables auteurs de ces contes. « Je ne me laissai pas » au lieu de « Je ne me lassai pas », et ce dans tout le livre… Ce n’est qu’une erreur parmi tant d’autres, mais qui m’a fait sortir du texte.
Je l’ai fini à grand-peine. Il souffre de trop de longueurs, et tous ces à suivre se ponctuent des mêmes phrases à peu près : le jour se lève et le Sultan Schahriar vaque à ses occupations. Imaginez cette répétition pendant 149 Chapitres !! À force, j’ai fini par délaisser ces phrases qui me bloquaient ! On comprend que c’est le jour, pas la peine d’ajouter quoi que ce soit puisque chaque chapitre comprend la fin d’une nuit ! Et quand ça ne fait qu’une page, ça rend dingue !
La créativité est bien sûr au rendez-vous. Tous les contes ont une ambiance Perse très appréciée. Toutefois les redondances m’ont fait hésiter : abandonner ou pas ? On retrouve toujours les mêmes castes : Sultans, Vizirs, Marchands… Quelques exceptions certes, mais ça devient lourd. On emmerde les autres quoi…
Nos contes occidentaux abordent certes bon nombre de Princes et Princesses, mais pas seulement et heureusement.
La tradition musulmane est au cœur du récit et tous les protagonistes le sont d’emblée. S’il y a une différence, alors le texte l’inscrira « le Juif » par exemple. Limite péjoratif…
J’ai appris des tas de choses en notes de fin. Par exemple les échecs proviennent de l’Inde. La mousseline vient de la ville Moussoul. Tous les protagonistes mis en scène ont vraiment existé, leur règne indiqué.
Bien que je l’aie fini, je reste mitigée sur cette œuvre connue et méconnue à la fois. À découvrir, mais n’espérez pas trouver le coup de cœur de l’année.
Extraits
« Or, ce roi avait un grand vizir qui était avare, envieux et naturellement capable de toutes sortes de crimes. Il n’avait pu voir sans peine les présents qui avaient été faits au médecin, dont le mérite d’ailleurs commençait à lui faire ombrage ; il résolut de le perdre dans l’esprit du roi. Pour y réussir, il alla trouver ce prince, et lui dit en particulier qu’il avait un avis de la dernière importance à lui donner. Le roi lui ayant demandé ce que c’était : « Sire, lui dit-il, il est bien dangereux à un monarque d’avoir de la confiance en un homme dont il n’a point éprouvé la fidélité. En comblant de bienfaits le médecin Douban, en lui faisant toutes les caresses que Votre Majesté lui fait, vous ne savez pas que c’est un traître qui ne s’est introduit dans cette cour que pour vous assassiner. »
« Le proverbe dit, que qui fait du bien à celui qui ne le mérite pas en est toujours mal payé. »