Les gens heureux lisent et boivent du café – Agnès Martin-Lugand

Les gens heureux lisent et boivent du café
Auteure : Agnès Martin-Lugand
Date de publication : 6 Juin 2013 Date de lecture : Juillet 2019 Genre/Thème : Deuil, Romance, Voyage Nombre de pages : 192
« Ils étaient partis en chahutant. J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. » Diane a brusquement perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. Afin d’échapper à son entourage qui l’enjoint à reprendre pied, elle décide de s’exiler en Irlande, seule. Mais, à fuir avec acharnement la vie, elle finit par vous rattraper… » Poignante, cette histoire de résilience se trouve servie par des phrases courtes, beaucoup de dialogues, et une écriture légère dans laquelle se glissent même quelques notes d’humour. «

Pas lu.


J’aurais pu lui mettre une note supérieure, car il m’a captivée du début à la fin, mais… Je vais étayer mon propos. La plume est addictive, autant que la dépendance de Diane à la nicotine (je vous jure, elle se grille plusieurs centaines de cigarettes dans chaque chapitre…) Mais elle est molle… Bon sang, quand elle dit non, quand elle veut qu’on lui foute la paix, tout le monde l’ignore. Elle n’a aucune volonté, piétinée par les autres. Alors certes, au début elle ne sait rien faire toute seule. Mais de là à ce qu’elle figure de pot de fleurs… Attention, ma chronique contient du spoil.
Ce livre est resté dans ma PAL pendant un an, j’en entendais déjà du bien avant mais j’ai mis du temps avant de me lancer. Il traite du deuil. Alors, on s’attend forcément à des passages un peu spirituels, des phrases qui font réfléchir, mais non. C’est roman à l’état brut, le développement personnel n’y a pas sa place, même si le thème l’aurait permis, l’aurait même accueilli comme un bonus non négligeable.
Diane part en Irlande se reconstruire. Elle tombe amoureuse de son voisin macho qui la traite comme de la merde… Ça donne envie, hein ? Ils se font des crasses en permanence pour finalement passer un week-end en amoureux. Puis quand ils décident de passer à l’acte, une pétasse se pointe et détruit tout. Pas que l’acte, l’histoire entière. Car sans son intervention, ce roman aurait pu avoir une fin heureuse. Son corps était prêt, elle aurait pu se reconstruire avec de l’amour. Au final elle repart à Paris, consciente que c’est terminé. Elle a « rencontré son amour trop tôt » dit-elle.
Putain, c’est quoi cette fin ?! D’accord, ça change des romances habituelles, mais pour le coup, je suis triste pour elle… Elle choisit délibérément de se noyer de travail. Le travail, parlons-en ! Elle tient un café littéraire qui porte le nom éponyme du titre. Et sinon, pourquoi ce nom ? Vous savez, un background, tout ça, tout ça… Non ? Ok, non…
Oui, ça a baissé sa note. Pourquoi on ne sait rien sur ce titre, choisi avec soin ? On s’attend à une anecdote derrière, qui dévoilerait tout son sens. Parce que bon, ça aurait dû être « Les gens heureux fument et boivent du café » en s’attardant sur les occupations principales de Diane. La lecture, c’est limite anodin… Elle lit très peu au final. Aucune référence, même quand Félix empile des titres pour son voyage. Comme si ça meublait, sans importance… Et je m’insurge, avec un titre pareil, on s’attend à être transporté, je ne sais pas moi, qu’elle nous raconte que son mari a renversé du café sur son roman préféré en riant par exemple. Que Clara l’a réprimandé mais qu’ils l’ont trouvée mignonne… Ou que sais-je encore… Mais les livres doivent, de fait, occuper une place importante. Comme ce n’est pas le cas, le titre perd tout son sens.
La romance entre Diane et Edward est bizarre. Comme je l’ai noté plus haut, il la traite vraiment comme de la merde. Il est froid, arrogant, vulgaire… Rien ne présage qu’ils s’attirent, pas à ce stade de virulence. On peut chahuter, plaisanter, mais là c’est à grands renforts de jets de boue sur la figure, entre autres. C’est un sacré connard qui ne dément pas quand Megan prétend être son épouse, ce qui est faux.
Judith, la sœur d’Edward, est son opposé. Enthousiaste, joviale, fêtarde.
Félix m’a fait beaucoup rire avec des répliques gays aux petits oignons.
C’est un roman qui se lit très vite, une belle plume, des personnages que l’on suit facilement. Je suis heureuse de voir que l’auto-édition s’implante avec succès.
Extraits
« – Ça ne collera jamais entre nous.
– Oh ! Je ne me suis jamais fait rembarrer si vite. Je pue de la gueule ? J’ai un truc entre les dents ?
– Non, tu n’as juste rien entre les jambes. »
« Si je commence une histoire avec toi, je te reprocherai un jour ou l’autre de ne pas être lui… d’être toi. Je ne veux pas de ça… Tu n’es pas ma béquille, ni un médicament, tu mérites d’être aimé sans condition, pour toi seul et non pour tes vertus curatives. Et je sais que… je ne t’aime pas comme il faut. En tout cas, pas encore. Il faut d’abord que je me reconstruise, que je sois forte, que j’aille bien, que je n’aie plus besoin d’aide. Après ça, seulement, je pourrai encore aimer. »