La Passe-Miroir, Livre 1 : Les Fiancés de l’Hiver

Auteure : Christelle Dabos

Date de publication : 06 Juin 2013

Date de lecture : Décembre 2019

Genre/Thème : Romance, Intrigues politiques, SF

Nombre de pages : 528

   Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.

Pas de note
0/10

   Pas lu.

9/10

        Dans ma PAL depuis un an et demi, le 4ème et dernier tome de la Passe-Miroir venant de sortir, je me suis décidée à commencer cette quadrilogie.

       Elle est vraiment très bonne. Ceux qui soulignent le manque d’action n’ont pas compris que ce n’est pas le but de ce roman. Par ailleurs, il s’agit du tome 1, je lirai la suite très bientôt.

       J’aime beaucoup le personnage d’Ophélie, elle ne montre pas ses émotions, qui bouillonnent à l’intérieur. Elle est maladroite, négligée. Son seul talent réside dans son don : elle peut lire les objets. Un peu comme dans The Haunting of Hill House, à la différence que ça ne fonctionne pas sur les gens. Elle possède une écharpe vivante, j’aurais aimé qu’elle raconte plus en détails comment elle s’est rapprochée d’elle de la sorte.

       La Citacielle est un monde d’illusions. Des nobles vivent de manière décousue dans des lieux sales et en ruines, grimés en salles de galas. C’est là qu’on envoie Ophélie, en la déguisant en valet à l’aide d’une livrée enchantée. Elle exauce tous les caprices de Berenilde, la tante de son promis, des mois durant. Je crois qu’il aurait été plus sage de lui avouer ce qu’elle attendait vraiment d’elle plutôt que de lui faire endurer tout ça. Mais tous les protagonistes sont durs et Ophélie se fait maltraiter à longueur de temps. Le seul qui échappe à la règle est Renard, un homme sympathique qui se soucie vraiment de son confort.

       Trop souvent dans les romances, on nous sert des hommes musclés et virils, beurk, tout ce que je n’aime pas. Cette fois non, à mon grand plaisir, Thorn est grand, ascétique, froid et balafré. Je trouve que le fait qu’Ophélie survive plus d’un mois à la Cour n’est pas un motif suffisant pour s’intéresser à elle, mais ce n’est que mon avis. L’amour naît de diverses manières.

       L’univers est riche, un peu sf. On sait peu de choses sur les Esprits de familles. Juste qu’ils sont immortels et occupent une place importante.

       J’ai adoré l’ambiance hivernale, les feux de cheminée, les bureaux en vieux bois. Les dialogues sont vivants, de belles descriptions. J’aurais aimé qu’Ophélie s’insurge bien avant. Et encore, malgré quelques sursauts, je la trouve trop soumise. À part ça, elle est réfléchie, intéressante.

       *Ajout : J’ai abandonné le Tome 2, soufrant de trop de longueurs, c’est mon appréciation personnelle, ça ne veut pas dire que l’univers est mauvais, bien au contraire. Je tiens aussi à soutenir l’auteure. La fin de sa saga a soulevé la contestation de nombreux fans. Mais il faut bien comprendre que l’histoire ne leur appartient pas. C’est à l’auteur d’écrire par plaisir, non pour contenter son public. Un lecteur n’est pas en droit de cracher sur la fin de l’histoire de cette manière (à savoir, contacter l’auteure en personne sur les réseaux et débiter son mécontentement à grands renforts d’injures.) Donc voilà, je soutiens Melle Dabos et lui souhaite une belle carrière, loin des insultes imméritées !

Extraits

   « – Vous noircissez délibérément le tableau, l’accusa-t-elle dans un chuchotis. Quel profit nos familles peuvent-elles espérer tirer de notre union si je ne suis pas censée en réchapper ? Vous me prêtez une importance que je n’ai pas…

   Elle laissa passer un ange avant d’achever, en épiant la réaction de Thorn :

   – …ou vous me taisez l’essentiel. »

 

   « Tout à coup, les ombres grouillantes des bois volèrent en éclats et une nuit vaste, cristalline, éblouissante, déroula son manteau étoilé à perte de vue. Les yeux d’Ophélie se dilatèrent derrière ses lunettes. Elle se redressa dans le traîneau et, tandis que le souffle glacé de la bise s’engouffrait dans ses cheveux, la vision lui claqua au visage.

   Suspendue au milieu de la nuit, ses tours noyées dans la Voie lactée, une formidable citadelle flottait au-dessus de la forêt sans qu’aucune attache la reliât au reste du monde. C’était un spectacle complètement fou, une énorme ruche reniée par la terre, un entrelacs tortueux de donjons, de ponts, de créneaux, d’escaliers, d’arcs-boutants et de cheminées. Jalousement gardée par un anneau gelé de douves, dont les longues coulées s’étaient figées dans le vide, la citée enneigée s’élançait au-dessus et au-dessous de cette ligne. Constellée de fenêtres et de réverbères, elle réfléchissait ses mille et une lumières sur le miroir d’un lac. Sa plus haute tour, elle, harponnait le croissant de la lune. »

 

   « Au-dehors, l’aube peignait le ciel en mauve et déposait ses premières touches de rose sur les nuages. Les majestueux arbres d’automne baignaient dans la brume. Il était encore trop tôt pour que les feuillages se fussent déjà dépouillés de leur grisaille, mais d’ici peu, lorsque le soleil envahirait l’horizon, ce serait un incendie de rouge et d’or sur tout le parc. »

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