L’éléphant s’évapore

Auteur : Haruki Murakami

Date de publication : 02 Avril 2009

Date de lecture : Janvier 2020

Genre/Thème : Recueil de nouvelles, Littérature asiatique

Nombre de pages : 432

     Une curieuse digression sur les kangourous. Un éléphant qui se volatilise. Haruki Murakami nous entraîne dans son imaginaire délicieusement drôle, poétique et bizarre, au fil d’un Japon nostalgique et moderne à la fois. La redécouverte de l’écrivain des débuts, et la quintessence de son art inégalé des situations d’apparence anodine qui basculent dans l’absurde.

     Par une journée d’été étouffante, un avocat au chômage part à la recherche de son chat. Dans un jardin abandonné derrière sa maison, il fait la connaissance d’une étrange adolescente.

     Un couple pris d’une fringale nocturne décide d’attaquer une boulangerie pour réaliser un fantasme de jeunesse du mari : commettre un hold-up.

     Un homme devient obsédé par un fait divers intriguant : l’éléphant, dernier vestige du zoo de sa petite ville, a mystérieusement disparu…

     Le temps de quelques histoires placées sous le signe de Raymond Chandler, une plongée éblouissante dans l’univers murakamien à l’humour délicatement loufoque.

Pas de note
0/10

   Pas lu.

7/10

        Initialement, je devais lire Kafka sur le rivage en prochaine lecture de Murakami. Mais j’ai vu Burning et ce film m’a tellement frustrée que je devais lire Les Granges Brûlées, la nouvelle originale. Je me suis donc procuré le recueil, ai lu ladite nouvelle pour comprendre les subtilités du film. Finalement, il n’a rien à voir et j’en dis plus dans la chronique de Burning.

       Donc ! Ce recueil est assez diversifié. Il n’y a que 3 nouvelles que je n’ai pas aimé. Celle avec le boxeur, l’éléphant s’évapore et une autre dont j’ai oublié le titre. J’ai aimé toutes les autres, certaines m’ont fait réfléchir. Notamment celle de la femme qui ne dort pas pendant 17 jours. Les parallèles entre son cerveau et le moteur de son véhicule sont adéquats et la finalité on ne peut plus juste.

       Le nain m’a fait un peu rire. C’est un spectre qui adore la danse et cherche un hôte pour s’incarner. Je me suis demandé sur le coup si sa vision dégoûtante était vraie.

       La tondeuse à gazon, c’était spécial car il n’y a pas de réelle histoire. Le narrateur raconte juste sa passion pour tondre l’herbe et au final, on ne sait rien sur la jeune fille qui a (avait ?) habité les lieux.

       La courte romance sur les deux inconnus qui ont oublié qu’ils s’aimaient m’a plu.

       Le point fort de Murakami réside dans sa plume, incroyablement fluide. Il dépeint un Japon révolu qui me laisse un goût nostalgique en bouche. J’aime beaucoup cet auteur, les critiques sociétales qu’il met en scène avec beaucoup de réalisme, de sincérité. Bon, il m’a spoilé la fin d’Anna Karenine dans ce livre, mais je ne lui en veux pas du tout.

       Une lecture variée au goût de beaucoup de monde.

Extraits

     « – On dirait que tu es douée, dis donc.

     – Non, c’est facile, tu sais, pas besoin d’être doué. Ce qu’il faut, ce n’est pas imaginer qu’on tient une mandarine, mais plutôt oublier qu’il n’y en a pas, tu saisis ? C’est tout. »

 

     « La mort était peut-être un état complètement différent du sommeil ? C’était peut-être des ténèbres éveillées et sans fin comme celles que je contemplais en ce moment derrière mes paupières closes. La mort, c’était peut-être rester éternellement éveillé dans les ténèbres ? »

 

     « Ça n’a aucune sens une relation sans compréhension, sans affection et sans compassion mutuelles. C’est de la masturbation, c’est tout. »

 

     « Ma ville, ce paysage, pour je ne sais quelle raison, me déprimaient profondément. Une fois de plus j’étais accablé par ce syndrome de noirceur mentale, commun à tous les citadins, cette espèce de gelée au café vaseuse qui revient régulièrement m’assaillir. »

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