Auteure : Leigh Bardugo

Date de publication : 11 Octobre 2017

Date de lecture : Février 2019

Genres/Thèmes : Fantasy, Cours de Magie, Romance

Nombre de pages : 350

   OMBRE. GUERRE. CHAOS.

   Un royaume envahi par les ténèbres.

   Une élite magique qui se bat sans relâche contre ce mal.

   Des citoyens envoyés en pâture aux créatures qui peuplent le Shadow Fold.

   Parmi eux : Alina Starkov.

   ESPOIR. DESTINÉE. RENOUVEAU.

   L’avenir de tous repose sur les épaules d’une orpheline qui ignore tout de son pouvoir.

   L’Invocatrice de lumière.

Pas de note
0/10

   Lecture en suspens.

9/10

 

       Quand on met dans son shakeur la Russie avec de la Fantasy, un quartier de complot et un zeste de romance ; ça donne Grisha. Un roman savoureux et original. La Russie n’est pas le pays le plus implanté dans les univers de Fantasy. Qu’à cela ne tienne, ici nous avons des castes d’Invocateurs qui portent le kefta emblématique de leur pouvoir. Il s’agit d’un manteau en coton épais. La plupart des mots comme banya (bains publiques) sont explicités pour que l’on comprenne.

      Il y a une véritable ambiance, à la fois féerique et sombre. La menace des Volcras, créatures grouillant dans la Nappe Sombre, se place en second plan dans ce tome. On suit Alina Starkov dans sa nouvelle vie, en tant que Grisha. Elle apprend à se battre, maîtriser sa lumière, tout cela dans le luxe et l’abondance du Petit Palais.

      Le livre est écrit à la 1ère personne, ce qui renforce les émotions. Alina est amoureuse de Mal (diminutif de Malyen), mais la fascination que le Darkling suscite en elle la trouble. Son pouvoir ténébreux attire tout un chacun et elle lutte contre lui, sans s’y abstraire pour autant.

      La grosse révélation n’était pas inattendue pour moi, cela me semblait logique en fait.

      J’ai tout aimé dans ce roman, les décors enneigés, le côté glauque, les tasses de thé devant le poêle, la Magie éclatante…

      Une pure merveille que je me devais de lire avant de me pencher sur l’adaptation en série qui va sortir cette année (ainsi que celle de Six of Crows de la même auteure).

Extraits

— Remontez votre manche.

— Je n’ai rien fait.

Alors que j’avais l’intention de l’affirmer bien fort, un filet de voix à peine audible sortit de ma bouche.

Le Darkling fixa son regard sur moi et attendit. Je remontai ma manche.

Soudain, il écarta les bras, et une vague de terreur déferla sur moi lorsque je vis ses paumes s’emplir de quelque chose de noir qui grossit et se répandit dans l’air comme de l’encre dans de l’eau.

— Maintenant, reprit-il de ce même ton léger, comme si nous étions tous les deux en train de prendre le thé, comme si je n’étais pas toute tremblante de peur devant lui. Maintenant, voyons de quoi vous êtes capable.

Il joignit les mains, et un coup de tonnerre retentit sous le pavillon. Je restai bouche bée tandis que des ténèbres ondulantes jaillissaient de ses mains jointes et formaient des vagues noires au-dessus de moi et de la foule.

J’étais aveugle. La salle avait disparu. Tout avait disparu. Je criai de terreur en sentant les doigts du Darkling se refermer sur mon poignet nu. Soudain, ma peur recula. Elle était toujours là, tapie en moi comme un animal, mais elle avait été mise de côté par quelque chose de calme, de sûr et de puissant ; une sensation vaguement familière.

J’entendis un appel résonner en moi et, à ma grande surprise, je perçus quelque chose se lever pour y répondre. Toutefois, je l’en empêchai, je la forçai à s’aplatir. Instinctivement, je savais qu’elle risquait de me détruire si je la libérais.

— Il n’y a rien là-dedans ? murmura le Darkling.

Je me rendis compte à quel point il était proche de moi dans ces ténèbres. Mon esprit paniqué se raccrocha à ses mots. Il n’y a rien. Absolument rien. Rien du tout ! Laissez-moi tranquille !

À mon grand soulagement, cette chose, en moi, parut se résigner et ne répondit pas à l’appel du Darkling.

— Pas si vite, murmura celui-ci.

Un objet froid entra en contact avec l’intérieur de mon avant-bras. Au moment même où je comprenais que c’était un couteau, la lame pénétra dans ma chair.

La peur et la douleur m’envahirent. Je criai. Ce qui était tapi en moi remonta soudain à la surface pour répondre à l’appel du Darkling. Je ne pus m’en empêcher. Je répondis. Et le monde explosa dans un éclair de lumière.

Autour de nous, les ténèbres éclatèrent comme du verre. Pendant une fraction de seconde, je vis les visages et les bouches ouvertes de la foule stupéfaite, tandis qu’un rayonnement aussi puissant que celui du soleil et une chaleur intense emplissaient le pavillon. Le Darkling me lâcha et, avec son contact, disparut le sentiment de certitude qui m’habitait jusque-là. La lumière céda la place à l’éclat faible des bougies, mais je sentais toujours sa chaleur inexplicable sur ma peau.

Mes jambes cédèrent sous mon poids, mais le Darkling me rattrapa d’un bras étonnamment fort, m’attirant contre lui.

« — Vous ressemblez à une petite souris, me chuchota-t-il dans l’oreille avant de faire signe à un de ses gardes personnels. Emmenez-la, dit-il à l’oprichnik, qui tendit la main pour me soutenir. »

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