Fallout 76

Fallout 76
Date de sortie : Novembre 2018
Date du test : Novembre 2018
Langue : Français
Plateforme : Ps4
Genre : MMO-RPG, Survie, Sandbox

Vous faites partie de l’abri 76, constitué de l’élite de la nation, dont la mission est de reprendre les Apalaches après la chute des bombes.
Mais en sortant de votre abri, vous apprenez que les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît, et qu’un monstre volant, la Sulfurie, transforme toute forme de vie en monstre décérébré…


Introduction :
Une fois n’est pas coutume, on va parler jeux-vidéo. Et cette fois, on va coller avec l’actualité. Je viens en effet de me faire un « petit plaisir », en l’occurrence le tout dernier né des Studios Bethesda : Fallout 76.
Eh oui, vous me connaissez : je suis fan de Bethesda. Même si Fallout 3 ne m’avait pas vraiment convaincu et que je n’ai vraiment apprécié le 4 qu’une fois horriblement moddé, j’ai voulu donner une nouvelle chance au Studio américain ; même si les critiques qui pullulent sur le net me laissaient à craindre le pire.
Oui, mais moi je suis comme ça : j’aime me faire ma propre opinion. Après tout, je suis fan de bien des jeux qui sont détestés tant par la critique que par le grand public. Alors, ce nouveau volet de la saga Fallout est-il digne des tomates pourries qu’on lui jette à la tronche ?
Voyons ça en détail.
Résumé :
J’écris ces lignes après un peu moins de 10h de jeu. Autant vous dire que je n’en suis qu’aux prémices. Et pourtant je veux d’ores et déjà apporter ma pierre à l’édifice. Car oui, ce Fallout 76 est un échec. Une catastrophe sur pas mal de plans. Et si je crois encore à Conan : Exiles qui a le potentiel de se relever du chaos de son lancement (comme No Man’s Sky avant lui) ; je ne suis pas certain que ce soit même envisageable pour Fallout 76. À moins, peut-être, de… sortir un nouveau jeu. Oui, à ce point.
Je ne crois pas en Bethesda, qui a les moyens d’abandonner purement et simplement son jeu pour en faire un autre, contrairement à Funcom qui se devait de remonter la pente.
Maintenant certains « indices » semblent indiquer le contraire : la mise à jour 1.2, par exemple, qui remplace purement et simplement TOUS les fichiers du jeu… Donc wait & see.
Mais commençons par le positif, voulez-vous ?
Le Positif
1. Un Multi anecdotique.
Oui, je le place en positif. Pourquoi ? Parce que je n’aime pas jouer avec d’autres personnes. Pour ainsi dire, je déteste ça (sauf rares exceptions. Type Destiny). Et Bethesda n’est pas vraiment taillé pour faire des jeux Multi, encore moins des MMO (jamais accroché à TESO). Alors un Fallout…
Et celui-ci n’échappe pas à la règle, il est totalement raté, comme on pouvait s’y attendre. Bethesda est resté « le cul entre deux chaises », ne sachant s’il devait proposer un jeu PVE ou PVP. Le résultat est totalement bâtard. Le PVP est merdique (j’y reviendrai), et le PVE… basique.
Durant mes dix heures de tests sur sept serveurs (j’y reviendrai), je n’ai croisé… qu’une dizaine de personnes. Qui couraient. Jamais le moindre groupe, jamais la moindre interaction.
Pourtant, les serveurs nous promettent jusqu’à 48 joueurs. Oui mais la Map est tellement immense, que vous allez pouvoir tranquillement jouer dans votre coin sans jamais rencontrer personne. Et ça, c’est cool.
2. Un jeu très beau.
Beaucoup ont craché sur Fallout 76, qui reprend le même moteur graphique vieillissant de Fallout 4. C’est vrai, on ne va pas se le cacher : les personnages (donc les joueurs et les cadavres, puisqu’il n’y a pas de PNJ humains) sont moches, surtout en comparaison aux standards actuels. La modélisation des armes, des endroits… tout est si vieux, dépassé. C’est grave.
Oui mais… ça reste cohérent. Les Appalaches sont magnifiques et refaites avec splendeur. C’est un plaisir et un régal des yeux, chaque environnement est incroyablement travaillé et détaillé avec soin, pour donner à la Virginie une vie toute particulière. Malgré son manque clair de vie justement, tout est cohérent. Et moi, c’est tout ce que je demande.
Le must ? Les effets de lumière sont magnifiques.
3. Une exploration récompensée.
ENFIN ! Rien que pour CE point, j’ai envie de lui mettre 10 et de le propulser en première place de mon classement annuel. Sans rire… j’adore les jeux de survie et de construction. Mais genre, BEAUCOUP (enfin si vous suivez le blog, vous le savez déjà). Sauf que… je suis toujours très rapidement désabusé par le peu de choses à faire. On peut passer des centaines d’heures dans un Minecraft sans quitter le point d’apparition. Idem pour Conan : Exiles. Faites-vous chier à faire des donjons, pour looter au final une pauvre arme que vous ne pourrez même pas réparer. Super. Et tous ont le même problème. Je ne parle même pas de No Man’s Sky, qui OSE nous proposer encore des loots aléatoires. Sérieusement… à quoi bon explorer si on peut trouver les mêmes merdes à côté de chez soi ?
Eh bien ça, Fallout 76 l’a compris. Parfaitement, même. Vous allez souvent tomber sur des coins non indiqués sur la Map, perdu au cœur des bois ou au sommet d’une montagne, et qui vont vous permettre de trouver des recettes de crafts uniques, des armes bien plus puissantes, de précieuses ressources, ou encore des vêtements uniques.
Donc très vite, on se plaît à explorer, à se perdre, à se balader. On chasse les ennemis rares, on traque les animaux et les caches. On suit les cartes aux trésors griffonnées à la main par des goules sauvages afin de trouver une cache de drogue….
C’en est à un point où même les holobandes (enregistrement audio) peuvent vous apporter des indices sur des trésors cachés. Alors on écoute, on lit, on suit, on s’intéresse au lore avec plaisir. Et on en est récompensé. Et ça, c’est unique dans un jeu de cet envergure.
4. Une B.O. top moumoute.
J’ai toujours aimé le choix de vieilles chansons des différents Fallout, très sensible au charme désuet des chansons des années 50. Mais ce 76… bordel de foutre dieu de merde… de la Country ma gueule. Ouais, de la COUNTRY. Et de l’EXCELLENTE avec ça. Le must ? Un PUTAIN de remix de Country Road John Denver (sans doute la meilleure chanson du monde, on est d’accord ? On est d’accord.) ; et avec une intro reprenant le thème de Fallout. Je crois que je n’avais jamais lâché une manette juste pour écouter une chanson. Et bordel… whoa. Quel arrangement mes amis. Meilleur jeu de l’année ? Ouais, sans doute. Désolé Destiny 2, mais quand tu auras les couilles de me proposer une version arrangée de Coutry Road, je reviendrai. Pour l’instant, Fallout 76 est en top 1. Oui, juste pour ça. Oui, il m’en faut peu…
Vous croyez ? Naaaaan. Le fait est que la Virginie est magnifique ; et que la bande-son est juste explosive et nous donne envie d’explorer ces vastes étendues sauvages, fusil en main, marchant à travers la forêt sans jamais rencontrer âme qui vive.
Et puis on arrive dans un vieux Diner (Chez Pop ?), et voilà que les Beach Boys prennent le relai (vous saviez que j’avais perdu ma première dent de lait sur les Beach Boys ? Bah maintenant c’est le cas. D’ailleurs j’avais un album, et je conservais dans la pochette toutes mes dents).
Alors comment dire ? Tennesse Ernie Ford, The Chordettes, Sons of the Pioneers, etc… Au total, ce ne sont pas moins de 124 (oui, CENT VINGT-QUATRE) chansons qui viendront agrémenter vos pérégrinations ; en plus des OST conçues spécialement pour cet opus. Donc Bethesda, soyons clairs : le mec qui s’occupe de la bande-son de vos jeux, faudrait voir à lui filer une promotion. Parce que lui, il connaît son boulot.
Je n’en ai pas encore fait le tour, mais pour l’instant pas encore entendu de Johny Cash ni de Neil Young. Alors que.. bah quand même Neil vient de l’Ontario, donc… bah des Appalaches. Et c’est un chanteur Country. Sans doute un des plus connus. Et j’aurais pas dit non à un petit « hearts of gold ».
Le Négatif
1. Un jeu de survie. Vraiment ?
Le principe même d’un jeu de survie, c’est… la survie. Hors ici, force est de constater que la survie est bien trop… simple. Si on le compare aux cadors du genre (Conan : Exiles, DayZ, The Long Dark, Don’t Starve) ; il fait pâle figure. Pire encore, je le trouve moins dur qu’un Fallout : New Vegas. Ce qui est quand même un comble !
La nourriture et l’eau sont abondants, de même que les sources de regain de vie. Les maladies et les « blessures » totalement anecdotiques. L’idée d’ajouter un gros côté radiations pratiquement à chaque prise de repas était une bonne idée… s’il n’y avait pas AUTANT de Radaway disponibles à chaque coin de grange. C’est bien simple : vous allez en looter sur pratiquement TOUTES les goules… et c’est l’ennemi de BASE du jeu !
Du coup, et comme dans tous les « MAUVAIS » jeux de survie, les jauges de nourriture et d’eau sont uniquement un calvaire et non une source de stress. Dommage. J’ai même préféré le côté survie et construction de Metal Gear Survive. C’est dire…
2. Un jeu trop… propre.
Pour faire suite au point précédent, Fallout 76 souffre clairement du syndrome « Fallout 3 », voire même de ce que j’appelle « Fallout Bethesda ». Le jeu est propre. Trop propre. On est loin de retrouver l’ambiance immonde et immorale des deux premiers Fallout. Le jeu ne fait pas DU TOUT post-apo ; mais plus balade champêtre. On chasse des opossums et des cerfs, on fait cuire la viande et on confectionne des couvertures. De temps en temps, on massacre des robots fous et des goules. Voilà voilà… Où sont les pillards, les reapers cannibales et les violeurs nécrophiles ? Où sont les fameux « sacs de gore », les miasmes qui dégoulinent des bases de Supers Mutants dans un effet abject et vomitif ? Où est la peur, où est le stress ? Il n’y a RIEN de tout ça.
Bienvenue dans Fallout : Hunting Simulator 2018.
3. Une progression LENTE.
Trop. Le système de carte de PERX était sans doute une bonne idée, et permet de changer à volonté son personnage pour tester des builds très différents. Ça, c’est cool… et ça le serait encore plus si ces putains de cartes n’étaient pas si dures à obtenir. Le leveling est d’une lenteur affligeante, à tel point qu’on va passer des centaines d’heures avant d’avoir celles qui nous intéressent vraiment.
L’XP glannée est infime, les ennemis s’enchaînent sans apporter grand-chose. Tant et si bien qu’avant de pouvoir se lancer dans les zones avancées, il va falloir farmer comme un teubé les quelques rares events qui se lancent aléatoirement. Bordel, je déteste ça…
4. M. Handy-bug
Les bugs, ça peut tuer un jeu. Mais ceux de Fallout 76 donnent le cancer. Le cancer du trou du cul. Entre les déconnexions massives et intempestives (doublées à des temps de chargement horriblement longs), les events impossibles à finir à cause de followers qui se coincent dans les textures, de problèmes d’affichage, de réticules qui disparaissent, d’ennemis invincibles… parfois, le jeu est simplement injouable.
5. Il est où, le pnj ? Hein, il est où ?
Encore une chose qui m’a exaspéré au plus haut point : l’absence totale de PNJ humains. Les robots, c’est cool… mais putain que c’est chiant. Dans un monde post-apo, et a forciori dans un Fallout, les humains font le sel du jeu. Tout simplement. Ce sont eux, et leur folie, leur côté détraqué et décomplexé, qui font toute l’horreur de la situation. Un robot pillard, ça ne fait peur à personne. Mais un putain de tueur cannibal qui découpe des gosses dans sa cave, ça c’est flippant.
Et le problème, c’est que l’ensemble du jeu nous est conté via des enregistrements du passé, avant que tout le monde ne meure. Donc on ne cesse de se dire que putain, en fait tout était en place, d’avoir ce sentiment qu’en réalité les dévs n’ont simplement pas eu le temps (ou le budget) pour terminer le jeu tel qu’ils l’avaient pensé… et ils ont donc cherché un paliatif, une solution annexe, quitte à briser totalement l’immersion.
6. Des serveurs en mousse.
Et voilà sans doute le pinacle, l’apex, la quintessence de l’absurde : les serveurs. Pour une raison totalement obscure, Bethesda a choisi de ne pas laisser au joueur le choix de son serveur. Autrement dit, à chaque partie vous serez amené sur un nouveau serveur. Si l’idée est, sur le papier, bonne afin d’éviter la surcharge et d’empêcher les gens de jouer « entre amis », force est de constater que dans les faits, cette décision ruine totalement le gameplay et l’envie de progresser.
Prenons un exemple simple : les « Ateliers ». Ce sont des « bases » spéciales que l’on peut capturer. Plus grand que notre CAMP, elles disposent de grandes ressources uniques, et d’idées excellentes comme des attaques régulières de la part des monstres.
Autrement dit, avoir son atelier transforme sa partie en véritable « Tower Defense ». L’idée étant alors de construire des tourelles, de poser des pièges, tout en profitant des avantages non négligeables de ces derniers.
Et là où c’est fun, c’est que les autres joueurs peuvent attaquer ces Ateliers sans problème. On pourrait donc tomber très facilement dans une sorte de « Mad Max », où des joueurs ensemble pourraient défendre leur « forteresse » contre l’envahisseur… oui mais voilà. Dès qu’on se déconnecte, on perd immédiatement la propriété de ces fameux ateliers. Logique, puisqu’on change de serveur. Et donc… ça ne sert littéralement à rien, à moins de sa taper une nuit blanche sur le jeu pour véritablement en profiter.
Et ce genre d’idées totalement gâchées par ce principe de serveur est légion, constant, et diablement frustrant.
Conclusion & Edit
Je pourrais sans doute continuer des heures entières à lister les qualités et les défauts de ce nouveau Fallout 76, sans pour autant parvenir à en capter l’essence.
Sans être un mauvais jeu en lui-même, on sent dès les premières secondes l’absence totale d’expérience de toute l’équipe de développement sur le terrain des MMO. Et cette nouveauté est préjudiciable, car le jeu est truffé d’erreurs de débutant qu’on pouvait pardonner sur Everquest 1… il y a 30 ans ; mais qui ne passent plus aujourd’hui.
Au final, Fallout 6 est un bel échec, un gâteau avec une recette parfaite mais démoulé trop tôt, et cuisiné sans les bons ingrédients.


Pas fait.