Digimon World


Digimon World
Date de sortie : Juillet 2001
Développeur : Bandai
Langue : Français
Support : Ps1
L'avis de Farrel

4/10
Le principe d’un Tamagotchi, en vachement plus cher et moins portable.
L'avis de Misha

…
Introduction :
Quand j’étais môme, j’ai eu la chance d’être Pokéfan. Enfin chance, disons que ça m’est tombé dessus totalement par hasard. Pour la faire courte, les versions Rouge et Bleu sont sorties le 10 Mai 1999 dans nos contrées. Mon anniversaire tombait le 20. Et mes parents, ne sachant quoi m’offrir, m’ont pris les deux versions. Pour moi, ce fut le début d’une passion qui dure depuis 19 ans maintenant, et qui n’est pas près de s’arrêter.
Mais attention : je vous parle de passion, pas d’appréciation. Le genre de passion qui m’a fait allègrement cracher pendant des années sur les clones de Pokémon, haï chacun de ces titres au-delà de la raison (sauf Jade Cocoon. Lui, il était cool. Oh et Azure Dreams aussi, tiens). Et en tête de ces merdes qui osaient surfer sur le succès de Pokémon était une série que j’abhorrais par-dessus tout : Digimon.
Clairement, Digimon World est sorti en France en 2001. Soit la même année que Or & Argent et sur un support qui n’offrait que peu de libertés aux enfants de l’époque : la Ps1. Bah oui, quand t’as 11 ans tu as rarement l’autorisation de jouer jusqu’à pas d’heure sur la télé familiale. Par contre, prendre ta GameBoy en secret dans ton lit, dans ton sac de cours, parfois dans la voiture…
En bref, je suis passé à côté de Digimon jusqu’à… cette année. Le Cyber Sleuth m’a fait totalement changer d’avis, revoir mes priorités et mon jugement sans doute trop hâtif de la série. Du coup, pourquoi m’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi ne pas essayer de revenir aux origines de la série et voir si, pour l’époque, Digimon World tenait la comparaison avec Pokémon Or & Argent, comme clairement Cyber Sleuth le fait avec USUL (oui, j’ose le dire) ?
Pas trop de suspens si vous avez vu ma note : la réponse est… non.
Graphisme
On ne juge pas un livre à sa couverture. Mais quand même quoi… Digimon World est, je le rappelle, sorti en 2001. Soit la même année que… FF VIII, Soul Reaver, Silent Hill, Dino Crisis, ou encore Parasite Eve 2 ! La Dreamcast et la Nintendo 64 étaient déjà sorties, les gars ! À la fin de l’année sortait Shenmue ! Et deux ans plus tôt, vous aviez même sorti Tales Of Destiny… DEUX ANS PLUS TÔT !
De fait, j’ai beaucoup de mal à dire du bien de ces graphismes « pâte à modeler », de ces environnements vides, de son côté « RPG du pauvre ». Je sais que le jeu visait un public d’enfant, mais je ne suis pas certain que ce soit une excuse pour chier sur un CD et le vendre à prix d’or…
Et qu’on ne vienne pas me parler de « Nostalgie », ou du fait que « Je ne comprends pas parce que je n’ai pas connu à l’époque »… Merde les gars (et les filles), comparez aux jeux que j’ai cité ! Regardez QUI développe le jeu ! S’il était sorti en 96, je l’aurais trouvé magnifique. Mais là, on a juste le sentiment qu’il s’est clairement trompé de génération de console…
Scénario
Du classique de chez classique dans les Digimon : votre héros est happé par son Digivice vers le Digimonde pour sauver les Digimon d’une Digimenace. Bon… déjà, est-ce que je suis le seul à vouloir remplacer les « Digi » à outrance par le mot « Schtroumpfs » ?
Ensuite… c’est de la balle, en fait. Rien d’exceptionnel à ce niveau, mais proposer aux enfants une quête de sauvetage de tout un monde virtuel tout en s’occupant d’animaux était une excellente idée ! Sur le papier, la moralité même de Digimon est bien moins discutable que celle de Pokémon et son « va génocider tous les Pokémon d’ici à la Ligue pour devenir le Meilleur ».
Qui plus est, le fait de faire parler les Digimon augmente grandement l’immersion dans ce monde étrange et singulier. Les références à l’univers informatique sont légion et très bien mis en place (la monnaie est le Bit, on soigne grâce à de la RAM, etc…).
J’irais même jusqu’à dire que le tout est enrobé d’un je-ne-sais-quoi épicé agréable aux papilles.
Malheureusement, le peu de protagonistes et la redondance de la seule vraie quête du jeu casse un peu le rythme. C’était un premier essai, oui, je sais. Mais bon. On parle du studio qui pond la série des Tales, c’est pas comme s’ils ne savaient pas faire un RPG, hein…
Bande-Son :
Euh… ok. Non. On est très loin des osts cultes de Pokémon. Pis encore, les bruitages à foison de votre compagnon digital vont rapidement vous mettre les nerfs à vif si vous avez le malheur de jouer avec un casque… de même que ses bruits de pet à répétition.
Car oui, le jeu vous chie littéralement dans les oreilles très (trop) régulièrement.
Gameplay :
Entrons enfin dans le vif du sujet ! Contrairement à Pokémon, Digimon World se veut comme une sorte de tamagotchi géant. Vous ne contrôlerez pas directement votre monstre dans les combats. En fait, il n’en fera qu’à sa tête. Votre rôle de dresseur sera de l’encourager, de lui jeter des objets de soin, ou de l’inciter à déclencher son attaque ultime.
Sur le papier, l’idée est géniale et sans doute que sur les jeux récents de la saga, ce doit être un plaisir. Oui mais sur cette version… c’est une catastrophe. L’I.A. est aux fraises, on assiste bien souvent au suicide de votre compagnon qui s’arrête brutalement de bouger pendant qu’il se fait lézarder la tronche à coup de pelle. Parfois, ce sera l’ennemi qui fera de même. Dans tous les cas, on a le sentiment étrange de ne pas véritablement être là, qu’en posant simplement la manette le résultat sera le même… et bien souvent c’est le cas.
Le côté Tamagotchi est renforcé par le fait de devoir s’occuper des besoins primaires de son compagnon : manger, dodo, caca. Et si vous avez le malheur de ne pas vous occuper de lui correctement, alors il commencera à bouder. J’aime bien ce concept, vraiment, qui va bien plus loin que ce que nous proposent les différents Pokémon. Cependant… Eh bien cependant, force est de constater que c’est trop. On va bien souvent arrêter notre exploration pour trouver des toilettes, passer un temps fou à acheter ou ramasser de la nourriture, etc…
Sérieusement, ces saloperies vont chier vingt fois par jours ! Et quand vous avez le malheur de ne pas arriver à temps aux toilettes, voilà qu’ils font par terre et que la merde… reste là. Jusqu’à la fin du jeu. Transformant peu à peu les décors déjà bien vides en dépotoir géant.
Le jeu aurait gagné à avoir un rythme plus défini. Parce que j’ai rarement vu un animal bouffer et chier autant.
Conclusion :
Grand jeu pour grosse déception. Je peine à comprendre comment la série a pu avoir autant de popularité avec un premier opus si bâclé et mauvais… Mais j’en suis heureux, vraiment. Car aujourd’hui la série rivalise sans peine avec Pokémon et apporte un vrai bol d’air frais. Cependant, si jamais vous n’avez pas eu le malheur de jouer à cet opus, ne vous y plongez pas. Vous seriez déçu.
Pas fait.


On aime
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Une morale plus seine que Pokemon
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La prise de risque
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L'intégration maîtriser du langage informatique
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Quelques moments drôles.
On aime moins
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10 ans de retard.
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Le triptyque "Miam Miam, dodo, caca"
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Pas réellement un jeu.