Auteur : Bernard Werber

Date de publication : 31 Janvier 2018

Date de lecture : Août/Septembre 2019

Genre/Thème : Politique, Critique sociétale, Science-Fiction

Nombre de pages : 352

   Pour nous, une seule histoire existait : celle de l’humanité.

   Mais il y a eu LA rencontre.

   Et eux, les chats, ont changé à jamais notre destinée.

Pas de note
3/10

   Demain les Chats est un roman. Ça, c’est sur… et de Werber. J’ai lu mon premier Werber quand j’étais encore au lycée. Les fourmis m’avaient bien inspiré et était vraiment profond. Donc un nouveau… pourquoi pas ?

   Très concrètement, Demain les Chats se découpe en deux parties bien distinctes, durant lesquelles on va suivre les pérégrinations de… deux chats. Oui, jusque-là, c’est logique.

   Et si la première était vraiment cool, novatrice, ingénieuse et innovante ; en proposant d’interpréter tous les travers de nos amis à poils, la seconde est… comment dire… identique au contenu d’une litière sale. C’est de la merde. Et ça pue.

   Mais je vais essayer d’être plus prolixe, explicite dans cette critique cinglante :

La première partie, donc, nous propose de suivre les aventures d’une chatte, Bastet, dans son quotidien tandis qu’elle tente d’établir une communication avec les autres espèces. C’est drôle, bien écrit et novateur.

   La seconde nous parle de la guerre. La France est en proie à un chaos terrible, et Bastet doit fuir en compagnie de Pythagore – un siamois avec un port usb – pour survivre, retrouver son fils et sa maîtresse.

   Et là… putain Werber, qu’est-ce qui s’est passé ? La seconde partie est, au bas mot, un mix improbable et vomitif entre le guide du Routard de Paris qui nous cite TOUTES LES PUTAINS DE RUES de la capitale (qu’on connaît tous par cœur. Du moins pour Werber visiblement, qui ne semble pas au courant qu’il existe d’autres villes en dehors de Paris… ni que la France est un pays plus vaste que les quelques arrondissements de la capitale) ; et un pamphlet ultra-démocrate stigmatisant et putassier crachant sur tout ce qui ne va pas dans le sens de la doxa bien-pensante des bobos hipsters. Oui, on en est là.

   Fi de la philosophie ou du questionnement sur la place de l’homme, sur l’effet de meute, etc… Ici le message est clair, limpide et incroyablement maladroit : la religion c’est caca, et les cocos aussi.

   Werber fait volontairement abstraction de pans entiers de l’histoire de notre planète, pour servir son propos. En zététique, on appelle ça plus communément un « foutage de gueule ». Sans déconner… et blablabla Mao il était méchant et pas beau et en plus c’était un vilain ; et blablabla les religieux (les musulmans. Il ne les cite jamais, mais c’est clairement l’Islam qui est dans son viseur, ça se sent.) ils sont bêtes et ils tuent les gentils scientifiques qui font avancer l’histoire ; et blablabla le Capitalisme bah c’est le bien et la Démocratie il existe rien d’autre qui est bien parce que le reste c’est du caca qui pue.

   Bref vous l’aurez compris, ce bouquin m’énerve. Au point que je peine, que je me force à l’appeler « livre ». Pour moi, c’est au mieux un pamphlet insipide et peu inspiré. Au pire, un torchon propagandiste.

   Où est le Werber de la grande époque, celui qui était capable de mettre en exergue des arguments réfléchis pour leur apporter une réponse idoine ; d’argumenter son propos et ses réflexions ? Visiblement, il s’est perdu dans les soirées mondaines et les petits fours de la capitale…

   Parce que soyons clairs : oui, il y a des extrémistes chez les religieux. Et chez les Communistes, également. Mais qu’un type que j’admirais autant que Werber se fende d’un tel discours stérile me répugne. Parmi « la communauté scientifique », on a eu quelques perles également dans l’histoire. Des dérives sordides (les chimistes de Monsanto, les Nazis, ou simplement les querelles de cours de récré pour déterminer si Pluton est ou non une planète). Idem chez les « Démocrates » purs et durs. Mais là, je n’entrerai pas dans ce petit jeu. Les exemples sont légions, et je n’ai pas vraiment envie de parler politique, sinon je vais me fâcher.

   En bref, demain les Chats est un bouquin qui a une excellente première partie et qui est très appréciable ; tant que c’est de la fiction. Sinon, c’est à jeter à la poubelle. Et quand je pense que des arbres sont morts pour imprimer cette merde…

5/10

       Mon premier Werber. Je ne pense pas tester d’autres de ses œuvres avant longtemps…

      J’ai adoré suivre les pérégrinations de Bastet, les explications sur le comportement félin (que je connais déjà en majorité), les pans d’histoire sur la place du chat à travers les siècles.

      J’ai moins aimé quand Nathalie, sa maîtresse, demande à son compagnon de noyer ses chatons dans les toilettes. Et il le fait, ne lui reste que le petit roux. C’était inutilement cruel. Bon, Werber pointe du doigt l’horreur humaine, ça je valide. En revanche je récrie la seconde partie qui tombe dans la science-fiction. La première le présageait avec cette histoire de trou dans la tête du chat qui lui sert de port usb. J’espérais que ce serait développé autrement… Mais non. Pythagore est un sujet d’expérience pour un magazine féminin, modifié au point de pouvoir surfer sur la toile, avoir accès à des données gps, lancer des musiques etc… Alors autant La Guerre des Clans me tente beaucoup et met en scène des Chats dans un univers de Fantasy ; autant ici, le propos s’axe sur la politique française et ne peut concilier cela. Ce serait comme si tous les éléments historiques cités n’étaient que du flan, comme si la France même, le monde ; n’existaient pas.

      Ce n’est même pas de la dystopie, car jamais un chat n’aura un trou dans la tête pour y recevoir une clé usb, ça me paraît aberrant… Oui pour les ondes, la compréhension du monde, la réflexion ; non pour cette merdasse.

      Et c’est dommage car la 1ère moitié du roman était très bien.

Extraits

   « Son intonation me laisse penser qu’elle souhaite jouer. Je fais alors brusquement un pas sur le côté et la prends par surprise. Cette fois-ci elle s’étale de tout son long avec son carton. Franchement, quelle idée de marcher uniquement sur les pattes postérieures. Je m’approche et me frotte à elle tout en ronronnant, espérant qu’elle consente à me caresser pour me remercier de cette facétie qui montre notre haut niveau de complicité. »

 

   « Je déteste les cigarettes. Elles produisent une fumée collante qui imprègne ma fourrure et lui donne un goût amer. »

 

« – Pour nous, les chats, cela peut évidemment paraître illogique, mais il semblerait qu’ils aient créé Dieu parce qu’ils ne supportaient pas d’être libres et responsables de leurs propres actes. Grâce à cette notion, les humains peuvent se percevoir eux-mêmes comme des êtres qui ne font qu’obéir à un maître. Tout ce qui arrive est « Sa » volonté. C’est également un moyen pour les religieux qui prétendent parler en son nom d’assujettir les esprits les plus faibles. »

Fermer le menu