Degrees of Separation

Degrees Of Separation
Date de sortie : 14 Février 2019
Date du test : Décembre 2019
Langue : Français
Plateforme : Switch
Genre : Puzzle / Plateforme

Ember appartient à l’automne et Rime à l’hiver. Tous deux viennent de deux mondes distincts qui les séparent. Mais un jour, ils se rencontrent, tombent amoureux.
Dans un monde solitaire qui les unit et les sépare tout à la fois ; Ember et Rime vont récolter des écharpes magiques pour pénétrer au cœur même du mystère et tenter de partager le même monde ensemble…


Introduction :
Degrees of Separation fait partie de ces jeux que j’ai découvert durant l’excellent E3 2019, lors de la conf. Microsoft.
Coup de cœur immédiat, je me suis dit qu’il me le fallait dès sa sortie. Et, par chance, il a bénéficié d’une méga promo sur le Store de Nintendo dès sa sortie. C’est donc avec plaisir et sans la moindre petite once d’hésitation que j’ai sauté sur l’occasion, sortant allègrement ma CB pour débourser ces 2€, sans doute parmi ceux que j’ai le mieux investis de ma vie de gameur.
Note : Nous avons fait l’intégralité du jeu à deux. La partie solo ne sera donc pas du tout abordée dans ce test.
Graphismes :
Degrees Of Separation est un jeu indépendant. Mais c’est surtout un titre qui joue totalement sur ses graphismes, plus que sur le reste, pour tenir le joueur en haleine et le pousser à poursuivre l’aventure.
Et pourtant, vous me connaissez, je suis le premier à dire que les graphismes ne font pas tout. Mais là, en l’occurrence, si. Carrément. Et c’est… magnifique.
Bien que très court, l’ensemble des tableaux proposés sont autant de fresques enchanteresses et oniriques qui ravissent les pupilles autant que les cœurs, une ode au voyage, à la découverte, à l’exploration, au rêve.
Tout le jeu se base sur l’idée que les deux personnages, Rime et Ember, vivent dans deux mondes diamétralement opposés. L’un un monde glacial, l’autre chaud. La dualité entre l’hiver et l’été, entre le rouge et le bleu, déterminera l’ensemble de l’aventure.
Car bien qu’ensemble, chacun d’entre eux est dans son univers. Visuellement, cela se traduit par une réelle « séparation », un écran scindé en deux, proposant deux visions du même décor à chaque instant. Et c’est bigrement réussi ! À tel point qu’on continue, malgré les piètres qualités du titre, encore et encore, jusqu’à la fin du jeu.
Vraiment, les idées graphiques proposées par ce Degrees Of Separation sont excellentes, autant qu’intelligentes.
Bande-son :
Que vous dire, sinon d’écouter les Osts ? Tout en poésie et en douceur, elles servent parfaitement l’histoire et le décorum posé, pour nous transporter un peu plus vers d’autres strates de rêves et d’émerveillements.
Si nos personnages sont « muets » (ils n’ont pas le moindre dialogue), l’histoire est ponctuée en temps réel très régulièrement par une narratrice à la voix tout aussi douce.
Ici, pas de violence ni de césure. Le ton est donné, et il est particulièrement calme et apaisé.
Scénario :
Ember et Rime vivent dans deux parties du même monde, deux visions diamétralement opposées du même univers. Un jour, ils vont se rencontrer et découvrir un antique château en ruine, vide. En l’explorant, ils espèrent pouvoir trouver un moyen de briser cette séparation pour enfin être réunis, ensemble.
Si le scénario est simple au possible, il fonctionne à merveille. En effet, tout est mis en œuvre pour bien nous faire ressentir toute la solitude de nos deux protagonistes, toute l’ampleur de leur tristesse, autant que la joie de pouvoir avancer, ensemble, malgré leurs différences.
Si on ne ressent pas cet affect dès les premiers instants, force est de constater qu’en progressant dans l’aventure, ce sentiment devient de plus en plus prégnant… au point de nous faire plonger dans le doute et l’amertume une fois la fin venue.
Spoil :
La fin est multiple et nous propose de choisir : soit Ember et Rime retournent chacun dans leur univers respectif, familier et sécuritaire… soit ils décident de rester ensemble, mais dans un monde terne, gris, sans couleur ; et sous une pluie sans fin. La fin m’a particulièrement ému, même si pour moi le choix était évident. Être ensemble est plus important, qu’importe les difficultés ou les ténèbres que l’on doit traverser.
Par contre, je regrette tellement de ne pas avoir eu le choix, ou la possibilité d’avoir une fin plus… heureuse. Ou plutôt, différente. Pourquoi ne peuvent-ils pas vivre ensemble dans un monde unissant leurs deux « saisons » ?
Après avoir beaucoup fouillé sur le net, il semble que cette fameuse « fin cachée » n’existe tout simplement pas. Le choix est donc uniquement seul mais chez soi, ou ensemble mais en terre hostile. Quelque part… je ne peux m’empêcher de voir ça comme une métaphore de la vie, plus profonde que ce que je ne pensais de prime abord. Car, en regardant les deux fins proposées, je me rends compte qu’il n’y en a qu’une de bonne : celle où ils sont ensemble. Malgré l’adversité et les dangers, malgré la noirceur et la grisaille éternelle.
Quelque part, c’est la lumière de leur amour qui saura leur apporter le confort et le bien-être, leur permettre de fonder un nouveau « chez-eux », c’est dans l’autre que chacun trouvera le réconfort.
Fin du Spoil
Gameplay :
La partie qui fâche. À mi-chemin entre le puzzle-game et le plateformer, Degrees Of Separation n’est pas un jeu très inspiré. Le but sera de collecter des foulards en usant de ces différences, mais aussi des pouvoirs spécifiques à chaque niveau.
Ainsi, dans la forêt il sera possible de matérialiser une ligne de séparation tangible, dans un autre niveau le contact de Rime et Ember provoquera une explosion, dans un dernier enfin un manteau magique leur permettra de venir dans le monde de l’autre temporairement.
Il faudra donc réfléchir, avoir de la jugeote et bien se creuser la tête pour tous les collecter… même si ça ne sert, littéralement, à rien (sinon à trouver une salle cachée sans grand intérêt).
On sent alors que cette partie gameplay n’est qu’un prétexte pour nous raconter une histoire, pour nous faire vivre des émotions, plus que vraiment pour nous faire « jouer ». C’est dommage, mais cela ne retire rien au charme du jeu.
Très court cependant, il ne vous tiendra guère en haleine plus d’une dizaine d’heures, sans doute moins. Mais c’est suffisant, le propos est là et plus aurait été compliqué à justifier.
Autre point négatif : aucune réelle carte ne nous aidera à nous retrouver, à noter ce que nous aurions pu oublier. Pis encore, chaque sauvegarde nous ramène au début du niveau, nous obligeant à abuser de téléporteurs pour revenir à notre dernière position… Difficile, surtout quand on laisse le jeu de côté quelques jours.
Conclusion :
Degrees Of Separation n’est pas un jeu-vidéo, c’est une œuvre vidéoludique, un Conte interactif, qui ne saurait connaître d’autre manière d’être raconté. Malgré ses défauts, c’est un titre unique en son genre, magnifique et généreux. Si vous avez l’occasion d’y jouer, je vous le conseille vivement, malgré tout le négatif que vous avez pu en lire. Car c’est une expérience à vivre.


Petit jeu indépendant à 2€ sur Switch qui m’avait déjà interpellée durant l’E3. Un jeu multi onirique qui demande de la réflexion.
Ember appartient à l’automne tandis que Rime vit dans l’hiver. Tous deux sont amenés à se rencontrer et tombent peu à peu amoureux. Mais ils viennent de deux mondes distincts, la tiédeur des derniers jours d’été et les frimas hiémaux.
Ensemble, ils vont récupérer des écharpes, source de pouvoir. Pour cela, ils doivent coopérer. Le gameplay change tout du long, comme leur relation qui évolue. D’abord le bâton qui permet de créer une ligne droite. Ça m’évoque des mains qui se rencontrent derrière une vitre. Le manteau pour pénétrer dans le monde de l’autre, l’acceptation, la complicité. Et enfin les novas qui explosent quand ils se rapprochent trop. Le couple qui se dispute, se fracasse.
Finalement, ils rentrent dans un monde où cette frontière disparaît tandis qu’ils s’embrassent enfin. L’automne et l’hiver jouent leurs dernières sonates dans un univers gris et menaçant. Ils ont brisé l’équilibre en s’aimant et vivent sous une pluie éternelle.
Il y a plusieurs fins : que chacun rentre dans son monde, qu’un seul des deux rentre en abandonnant l’autre, ou rester ensemble dans cette nature dévastée, envers et contre tout. Nous avons opté pour cette fin.
Oui, ce jeu est triste, mais j’ai ragé, j’ai ri et eu de la peine de les voir ensemble dans ce monde qu’ils ont détruit par amour… Degrees of Separation est resté beau et poétique du début à la fin.
Les OST sont vraiment bonnes, rien à jeter.
Parfois, les sous-titres défilent trop vite, quelques lignes sont passées à la trappe vers les ¾ du jeu. Assez court en fait. Je me demande si la fin aurait été différente si on avait eu toutes les écharpes.
Il y a eu un passage où la caméra ne nous suivait plus. Mais sinon, je n’ai pas de reproche particulier. Les décors sont magnifiques, ils glissent de neige à crépuscule dans un ballet onirique.
Il me laisse un peu triste, mais j’ai passé un très bon moment dessus.