American Gods

Date de sortie : 30 Avril 2017

Date de visionnage : Mars 2019

Langue : Français

Genre : Folklore, Aventure, Réflexion sur notre monde

   En sortant de prison, Ombre apprend la mort de sa femme et de son meilleur ami dans un accident de voiture. À bord de l’avion qui le ramène chez lui, il se fait embaucher comme garde du corps par un étrange personnage dénommé Voyageur qui l’entraîne dans un long périple à travers les États-Unis. Ombre découvre bientôt que Voyageur tente de rallier à sa cause les anciens dieux et quelques personnages folkloriques afin de mener une guerre sans merci aux divinités plus récentes de l’Amérique, à savoir : les médias, la technologie et la mondialisation.

8/10

   Neil Gaiman est sans aucun doute l’un des auteurs les plus importants de ce siècle toujours en vie. Scénariste de comics, on lui doit entre autres, Sandman et Black Orchid, mais aussi Coraline (oui, vous savez… ce film d’animation chelou et malaisant), La Légende de Beowulf (en CGI, pas le nanar), ou encore l’excellent Stardust.

   Bref un auteur, scénariste, réalisateur, producteur… un couteau suisse de l’imaginaire qui n’outrepasse en rien son titre.

   Donc quand le vieux briscard se fend de l’adaptation de l’un de ses romans, on est en droit d’attendre du lourd.

   Et du lourd, il y a. Amazon Prime a mis le paquet, tant au niveau pognon qu’acteurs. American Gods est une pépite du genre, qui nous retrace une sorte de guerre entre les Dieux vikings et… les réseaux sociaux ; nouveaux Dieux de notre monde moderne.

   Les idées sont légions, le sous-texte excellent. Les hommages (notamment à Bowie) font mouche à chaque fois, et les acteurs sont juste… excellents (bordel, juste pour Ian McShane ça vaut le détour).

   Alors pourquoi ne pas lui avoir mis un glorieux 10 « best série de l’année » ? Tout simplement parce que… je ne suis pas du tout d’accord avec le propos.

   Je peine à suivre les idées de Gaiman sur le sujet, qui se comporte plus comme un vieux con édenté crachant sur la jeunesse et la société moderne, que comme posant le postulat d’un paradigme différent.

   Non, clairement les Réseaux Sociaux ne sont en rien des « nouveaux Dieux ». La technologie n’a pas besoin de « croire » pour exister, elle existe. Point. Avec ou sans les hommes. Avec ou sans « adeptes ». Ce n’est pas le nombre de « fidèles » qui fait leur force, mais les infrastructures.

   J’aurais préféré un propos un brin plus poussé. Car s’il y a paradigme de nouveaux Dieux, dans ce cas le seul en lice est clairement l’Argent. Des bouts de papiers qui n’ont aucune valeur réelle. Des cours, changeant en fonction de la bourse (les « apôtres » modernes du Dieu Argent),  donc une puissance capable de croître ou de décroître simplement sur la spéculation (donc la « foi » qu’ont les actionnaires). Là, on voit bien le parallèle. Là, on comprend et on ressent toute la force du Dieu Argent.

   Mais les réseaux sociaux… sérieusement ?

   Outre ça, la série est excellente sans être parfaite. Certains passages sont un peu longs et clairement dispensables ; mais l’ambiance est bien là. Dommage par contre que le « twist » final de la première saison soit si évident pour qui a déjà au moins une fois dans sa vie ouvert un bouquin sur la mythologie scandinave…

10/10

      J’avais un peu peur à l’idée que des Dieux modernes se mélangent aux anciens. Trop d’adaptations pourries de cet acabit. Oui mais là on parle d’Amazon qui prépare le terrain en attendant de sortir sa version du Seigneur des Anneaux.

      C’est une réussite complète. Initialement, il s’agit du roman de Neil Gaiman qui récrie notre société (j’ai toujours La mythologie viking dans ma PAL).

      Ombre Moon perd sa femme alors qu’il termine sa peine de prison. Il rencontre un homme étrange « Voyageur ». Ce dernier lui propose de travailler pour lui. Tout d’abord, Ombre refuse. Puis il apprend qu’en fait, sa femme est morte avec la bite de son meilleur ami dans la bouche lors de l’accident de voiture. Ami qui devait lui fournir un emploi à sa sortie de prison. Acculé, il finit par accepter après un pétage de gueule de Leprechaun en règle. (Non sérieux, Lepreconne c’est la prononciation anglaise… Moi je continue de dire chone). (Ça m’a sortie de la série tout du long.)

      Bref, Ombre bosse pour Voyageur, sauf que ce dernier a des ennemis : les nouveaux Dieux. Internet et consorts.

      Plus qu’une simple série, elle nous fait réfléchir à la place de tous ces médias qui ont remplacé la foi des gens, en leur lavant le cerveau au passage. Une puissance qui accumule les connaissances, les emmagasine pour mieux asseoir son autorité en tant que nouvelle déité. Le mélange d’action et de réflexion la rend excellente, jamais lente, très addictive.

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