Altered Carbon

Date de sortie : Février 2018

Date de visionnage : Juin 2018

Langue : Français

Genre : Dystopie, Science-fiction

   Dans un futur où les humains peuvent transférer leur esprit d’un corps à l’autre, un rebelle est ramené à la vie 250 ans après sa mort pour résoudre le meurtre vicieux de l’homme le plus riche du monde, en échange de sa liberté. Pour y parvenir il devra trouver des alliés, faire attention à tous les détails et se souvenir de ce qui lui a été appris en tant que « corps diplomatique »/ »diplo ».

10/10

  Bon. Netflix, vous faites chier. J’ai des lecteurs qui attendent mes petites piques bien senties, mes pétages de plombs, mes haines tenaces et ma rancune irraisonnée. Et ça va faire deux fois de suite que vous me faites changer d’avis. Ça commence à faire beaucoup… Donc s’il vous plaît, recommencez à faire de la merde. Histoire que je puisse vous hurler dessus encore un peu, okay ?

   Je veux dire… jusqu’à Riverdale, j’ai littéralement détesté TOUT ce que j’ai pu voir de Netflix. Dardevil, Iron Fist (ça fait quand même vachement films porno sm hardcore, non ?), Jessica Jones, Sense8, 13 Reasons Why, House of Cards, Violet Evergarden, Castlevania… Je vais pas vous faire la liste, vous avez saisi l’idée. Pour moi, Netflix n’est qu’une usine à merde qui tente de nous vendre des bouses pour des chefs-d’œuvre d’art contemporain. Et ça ne passe pas, mais alors pas du tout.

   Et puis il y a eu Riverdale. Et, dans la foulée, l’une des meilleures (sinon LA meilleure) série S.F. qui m’ait été donné de voir de mon existence entière. Irais-je jusqu’à dire que je préfère Altered Carbon à Doctor Who ? Carrément, ouais ! Et j’assume !

   Altered Carbon est un petit bijou contrôlé à la perfection, la partition d’un maestro capable de nous envoler vers d’autres univers. Tout y est bon. Par où commencer…

   Le Scénario peut-être ? Une tuerie. Tout simplement. Sur fond de SF/anticipation, il nous plonge dans un futur où la vie éternelle n’est plus un rêve. Chaque personne est dotée d’une pile, qui comporte toutes ses données (personnalité et souvenirs, pour la faire courte). Le corps n’est donc plus qu’une « enveloppe », remplaçable à souhait comme on change de chemise (bien qu’il y ait des contraintes). Une certaine catégorie de personnes, particulièrement riches, peuvent se payer des clones et des copies de sauvegarde de leurs piles…
   Et comme si ça ne suffisait pas, là je ne vous ai parlé QUE du lore les enfants. Dans de très grosses lignes. Pas du scénario. Alors qu’est-ce qu’il donne ? Eh bien dans tout ce merdier, un ancien terroriste est ramené dans un nouveau corps pour enquêter sur la mort de l’un de ces immortels richissimes. Et il est engagé par… la copie de sauvegarde du mort lui-même.
   Le scénario est d’une richesse incroyable. Cela faisait, au bas mot, des années que je n’avais pas été surpris par un « fusil de Tchekov ». Non mais vraiment, la plupart je les avais même pas vu venir en me disant « ouais bon, c’est une longueur de plus qui n’a rien à voir avec le scénario… » et BIM. Dans les dents Bertrand ! Quelques épisodes plus tard on te le ressort en fanfare !
   Tout est vraiment maîtrisé sur ce plan. C’est une tuerie, du genre qui ne me donne qu’une seule envie : une suite !

   Et graphiquement alors, qu’est-ce que ça donne ? Bah comment dire… N’allez pas voir le dernier Avenger, hein. À côté, il a été fini à la pisse chaude. Non mais sans rire, la post-prod est somptueuse, millimétrée, surtout dans un univers où les possibilités sont infinies. Et bordel, qu’est-ce que c’est exploité à la perfection ! Tout est criant de réalisme. Tout est visuellement jubilatoire, jusqu’à la plus dégueulasse des caves.

   En conclusion ? Altered Carbon, c’est un peu le « Blade Runner » que j’ai toujours voulu voir sur ma télé. C’est un peu les œuvres de K. Dick, mais pas PEGI-13. C’est un peu comme jouer à Cyberpunk en avance. C’est un peu comme retrouver tout ce qui fait le sel de la littérature SF d’anticipation : le monde est sale, les hommes sont horribles et impitoyables. Et comme le dirait si bien K. Dick : n’espérez pas de fin heureuse. Franchement, il aurait été fier de vous les gars.

   PS : le bousin est tiré d’une série de livres d’un auteur que je ne connaissais pas, à part pour sa piteuse contribution à des jeux comme Syndicate (le mauvais de 2012) et Crysis 2. À mon avis, préparez-vous à des critiques littéraires de ma part.

9/10

  Je n’aime pas la SF. Pourtant… cette série balaie tous mes préjugés. Elle a une richesse scénaristique qui remet en question nos croyances sur l’âme, tous les possibles.
   Mon personnage préféré est l’IA d’Edgar Allan Poe. C’est tellement génial ! Et à bien y regarder, c’est vrai qu’il lui ressemble ! Il dépote et protège son hôtel férocement. J’adore son flegme, ses manières british, son intérêt pour l’univers, les humains.

   Les effets spéciaux sont vraiment excellents, mais la lumière épileptique à différents moments, non merci… Du coup, j’ai raté certains beaux combats car ça me rendait malade. Et oui, elle est fragile la Misha…

   Aime-t-on l’enveloppe ou l’âme ? Cette fois on penche pour l’âme. Car même en changeant de genre, on continue d’aimer. C’est beau. Et vrai. Le corps n’est qu’une enveloppe, il est facile de transenvelopper l’âme, la personnalité, tant que la pile est intacte. C’est elle qui stocke l’individu, qui le contient. Les morts sont réimplantés dans des clones. Pour une question de business, les enveloppes ne correspondent pas toujours, afin que le peuple paie bonbon pour avoir ce qu’il veut.
   Tout, dans la structure a été finement pensé. Je n’ai pas lu les livres (et je ne compte pas le faire), en tout cas il faut saluer l’imagination (ou plutôt clairvoyance ?) de l’auteur.

   Le déroulé s’enchaîne à coups d’ellipses qui nous obligent à nous demander si on n’a pas loupé un épisode. Mais c’est voulu.

   Bon, faut que je vous montre le sac à licorne qui contient toutes sortes de trucs. Armes, drogue… Ça contraste tellement avec le personnage de Kovacs ! Asocial, raf de tout et tout le monde, avec un caractère de chiotte. Le genre de gars qu’il ne faut pas faire chier.

   J’ai passé un excellent moment (même si j’ai mis du temps pour tous les voir, malgré une saison 1 de seulement 10 épisodes.)
   Je suis dubitative pour la 2. Certes c’est adapté de la trilogie, mais est-ce que ça restera aussi bon ? C’est toujours la crainte… En tout cas Netflix me surprend agréablement en ce moment. Enfin, Netflix original hein, parce que Castlevania, je ne pardonnerai jamais !

   Foncez la voir !

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